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Contraste et comparaison à Cambridge

Kristen Stallard, lauréate de la bourse, étudiera comment la structure constitutionnelle du Canada peut faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones.

Kristen Stallard
Photo soumise

Bien que Kristen Stallard, avocate de Halifax, se rendra à l’étranger pour étudier le droit international, ses recherches porteront sur un sujet d’importance nationale, soit la façon dont la structure constitutionnelle du Canada peut faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones.

Elle est la lauréate de cette année de la bourse Vicomte-Bennett de l’Association du Barreau canadien, qui est accordée tous les ans à une personne canadienne qui étudie le droit, afin d’encourager un niveau supérieur de formation, d’enseignement et de déontologie en matière juridique.

Diplômée de la Faculté de droit Schulich de l’Université Dalhousie et sociétaire chez Patterson Law à Halifax, Me Stallard utilisera la bourse pour poursuivre ses études cet automne à la Faculté de droit de l’Université de Cambridge. Son travail explorera les possibilités et les limites potentielles de la structure constitutionnelle pour faciliter la réconciliation avec les peuples autochtones.

La structure constitutionnelle examine le rôle des constitutions dans les sociétés multiculturelles lors de l’élaboration d’un droit à l’autonomie gouvernementale et constitue, à certains égards, un sous-ensemble du droit constitutionnel comparé.

Me Stallard prévoit d’analyser les forces et les lacunes du Canada dans ce domaine à travers une optique internationale, en comparant la façon dont d’autres pays font progresser leur structure constitutionnelle.

« Une partie de cette recherche portera sur différents pays, comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande, et sur la manière dont ils ont abordé la réconciliation avec les peuples autochtones », dit-elle.

L’Australie, par exemple, a organisé un référendum en octobre au cours duquel les électeurs ont rejeté une proposition visant à modifier la constitution du pays afin de reconnaître les Autochtones australiens et de créer un organisme leur permettant de conseiller le gouvernement, explique Me Stallard.

Selon les parties sympathisantes de cette initiative, les résultats ont entraîné un recul de la réconciliation.

En comparaison, au Canada, l’article 35 de la Loi constitutionnelle reconnaît et affirme les droits existants ancestraux issus de traités des peuples autochtones du Canada, ce qui, selon la Cour suprême du Canada, constitue le cadre constitutionnel de la réconciliation.

« Le fait que cela soit protégé en vertu de la Constitution fournit un outil puissant pour reconnaître les droits des peuples autochtones », souligne Me Stallard.

Toutefois, il relève des tribunaux d’interpréter la portée de l’article.

« Pour certains, cela crée un débat sur la question de savoir si l’article 35 est efficace pour la réconciliation ou s’il ne fait qu’enraciner davantage les structures coloniales, note-t-elle. Dans mes recherches, je cherche les possibilités et les limites potentielles de différents types d’arrangements constitutionnels pour faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones. »

Me Stallard ajoute que la possibilité d’apprendre de gens issus de différentes traditions juridiques à l’étranger sera un aspect très important de cette étude.

Son intérêt pour la structure constitutionnelle s’est éveillé lorsqu’elle a examiné les répercussions de la Constitution du Canada sur l’avancement des droits autochtones et sur la mobilisation politique lors de ses études de premier cycle en sciences politiques. Il a pris de l’ampleur lorsqu’elle a étudié le droit constitutionnel et le droit autochtone avec Naiomi Metallic, récente lauréate du prix pour le droit Ramon-John-Hnatyshyn, à l’Université Dalhousie.

Me Stallard affirme que passer des sciences politiques au droit était une progression naturelle.

« Quand vous parlez de sciences politiques et de la façon dont les lois sont élaborées, je pense que la prochaine étape logique est de se demander comment elles sont réellement appliquées. »

En plus de son expérience en droit et en sciences politiques, Me Stallard mettra à profit ses connaissances en administration publique à l’étranger. Elle a obtenu une maîtrise dans cette discipline à l’Université Dalhousie, en plus d’un baccalauréat ès arts à l’Université Francis Xavier, d’une maîtrise en sciences politiques à l’Université de Toronto et d’un Juris Doctor à l’Université Dalhousie.

Elle a reçu de nombreuses récompenses pour son excellence académique, notamment la bourse Ellorient, Donald et Hugh Fraser ainsi que le Prix Boyneclarke. Elle a aussi travaillé à titre d’auxiliaire juridique auprès de la Cour d’appel fédérale pour l’honorable Juge Wyman W. Webb, puis auprès des juges de la Cour d’appel de la Nouvelle-Écosse.

Elle est actuellement vice-présidente de la Section du droit administratif de la Division de la Nouvelle-Écosse de l’Association du Barreau canadien. Elle travaille avec l’Access to Justice and Law Reform Institute de la Faculté de droit Schulich, la Legal Information Society of Nova Scotia et, auparavant, la Halifax Free Legal Clinic.

« Je suis profondément reconnaissante du soutien constant que m’apporte l’ABC avec cette bourse, dit Me Stallard, ainsi que des expériences que l’ABC m’a permis de vivre en tant que bénévole. »

À son avis, les programmes de perfectionnement professionnel de l’ABC lui ont présenté des occasions de réfléchir à la situation actuelle du droit et à ce que l’avenir nous réserve.

« Je pense que cela m’a inspiré à m’aventurer dans une maîtrise en droit et à essayer d’étudier un domaine qui m’intéresse vraiment, ce qui est le cas depuis longtemps. »