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Trop stressé? Il y a de l’aide pour ça

Madeleine Tyber est débordée. Stagiaire à la Lawyers’ Professional Indemnity Company (LawPRO), elle tente de concilier travail, famille, loisirs et autres engagements personnels. Elle se demande comment peuvent bien faire les juristes en début de carrière – et elle est loin d’être la seule!

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LES CONVIVES

Le mentor: Doron Gold, psychotherapeute basé à Toronto et ancien avocat en droit de la famille

La mentorée: Madeleine Tyber, Stagiaire à la Lawyers’ Professional Indemnity Company (LawPRO)

 

Doron Gold, psychothérapeute torontois et ancien avocat en droit de la famille, attablé avec elle au restaurant Planta du quartier Yorkville, a de bonnes nouvelles pour elle : il y a pleins de choses que les juristes peuvent faire pour préserver leur santé mentale, et plusieurs ressources sont mises à leur disposition.

Malheureusement, selon lui, les juristes tendent à solliciter moins d’aide que la majorité des gens malgré le fait que le stress inhérent à la pratique du droit se traduise par des taux d’anxiété, de dépression et de dépendance particulièrement élevés dans la profession.

Gold souligne que pour garder un esprit sain, il faut savoir s’écouter. « Ne vous adaptez pas au droit; c’est lui qui doit s’adapter à vous.

Vous y faites carrière par choix et parce que vous voulez accomplir des choses. Vous ne devez rien de plus au monde que le meilleur de vous-mêmes et de vos aptitudes. Rester soi-même est donc probablement la meilleure manière d’accroître votre efficacité. »

Il ajoute que les juristes devraient d’abord fixer leurs buts et leurs priorités. « Où vous voyez-vous? Comment y arriverez-vous? Êtes-vous prêt à faire les sacrifices nécessaires? » Qu’il s’agisse de devenir associé dans un grand cabinet ou criminaliste de renom, « les gens sont parfois prêts à mettre les bouchées doubles en début de carrière pour atteindre la consécration tant espérée ».

Beaucoup de juristes adorent leur travail et y investissent énormément de temps. Gold leur recommande toutefois de mener une vie équilibrée pour éviter l’épuisement et se prémunir contre le stress. Il est nécessaire de bien s’alimenter, de faire de l’exercice physique, de bien dormir, d’entretenir un cercle social, d’avoir des amis et de prendre des vacances. « Quelqu’un qui travaille 100 heures par semaine, qui dort deux heures par nuit, qui ne prend jamais de vacances et qui est heureux, ça n’existe pas. Je ne crois pas que ce soit humainement possible. »

Pour vivre sainement, il faut aussi éviter les substances nocives comme l’alcool et le cannabis, auxquelles ont recours beaucoup de juristes, selon Gold. Il en connaît d’ailleurs plusieurs qui consomment de la marijuana chaque jour pour gérer leur stress et « passer à travers la journée ». Malheureusement, ajoute-t-il, dans ce cas-ci, ce qu’on utilise comme une aide finit par nous nuire.

Il conseille aux jeunes juristes de dresser périodiquement un bilan personnel en fonction de leurs objectifs à court et à long terme : « Est-ce que j’aime ce que je fais ou me suis-je retrouvé là par la force des choses? Je peux toujours me réorienter. »

Gold recommande fortement les exercices de pleine conscience, comme la méditation ou le yoga, qui diminuent les risques d’anxiété et de dépression. Quand on est anxieux, on craint l’avenir et on regrette le passé, mais « rien de tout ça n’appartient au présent. Plus vous arrivez à vous consacrer à l’instant présent, plus vous vous protégez des maux comme l’anxiété et la dépression. »

Mais parfois, les juristes ont besoin d’aide professionnelle. En tant que thérapeute, Gold suit beaucoup d’avocats, de juges, d’étudiants et étudiantes en droit et de parajuristes souffrant de dépendances ou de troubles de l’humeur. Les personnes qui choisissent une carrière en droit sont généralement perfectionnistes, ont des attentes très élevées et ont un sentiment d’échec au moindre problème. Elles ne vont pas chercher l’aide dont elles ont besoin parce qu’elles ont honte de leur vulnérabilité.

Mais tout ça se traite, et les ressources abondent, affirme Gold. Toutes les provinces offrent un programme d’aide aux avocats – il suffit de consulter la section Mieux-être du site Web de l’ABC pour y avoir accès.

En terminant son dessert végétalien, Tyber se demande quelle est la meilleure manière d’aider ses collègues et amis qui semblent stressés. Gold recommande d’agir immédiatement et de se montrer bienveillant, tout simplement. « Soyez empathique et songez à leur envoyer par courriel un lien vers le programme d’aide approprié. C’est une manière délicate de leur signifier qu’ils n’ont pas l’air de se sentir bien ».

Le fait de se sentir coincé dans un emploi et de ne pas savoir comment s’en sortir peut être très angoissant. La dépression résulte souvent d’un déséquilibre chimique du cerveau mais, « parfois, les gens sont juste déprimés parce qu’ils ont une vie qui n’a pas de bon sens, affirme Gold. Aller consulter un thérapeute ne signifie pas que vous êtes malade ; ça signifie juste que vous voulez parler. »