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La mobilité horizontale : atteindre ses objectifs de carrière par une voie latérale

Changer de cabinet, est-ce bon pour sa carrière ?

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La plupart du temps oui, affirment les recruteurs – tant que le moment est bien choisi.

Les juristes qui, à l’instant propice, font un ou deux mouvements latéraux dans leur carrière connaissent souvent un succès « impressionnant » par rapport à leurs confrères restés fidèles à leur cabinet de départ, indique Lisa Pavia, recruteuse chez BCG Attorney Search à Washington.

« C’est par le changement que les êtres humains atteignent leur plein potentiel, écrit-elle dans un article en ligne. La différence réside entre rester dans sa zone de confort ou en sortir – or c’est en sortant qu’on peut vraiment repousser ses limites. »

Le meilleur moment d’aller voir ailleurs? Après environ trois ans, conseille Harrison Barnes, chef de la direction de BCG Attorney Search.

« À trois ans d’ancienneté, on n’est pas trop engagé dans le processus pour devenir associé, mais on a une base solide pour trouver du travail ailleurs », explique-t-il dans un article en ligne.

Il n’y a pas de règle d’or, ajoute-t-il, mais quitter le navire trop tôt paraît mal, à moins d’avoir des raisons de nature personnelle,
et attendre trop longtemps peut entraver sa carrière.

« N’oubliez pas que si un cabinet doit vous former dans un domaine en partant de zéro, il lui sera souvent plus avantageux d’engager un débutant », prévient M. Barnes.

Au Canada, des données empiriques indiquent qu’un nombre croissant de juristes prennent la voie latérale. Leur mobilité ne fait pas l’objet de données officielles, mais selon une enquête réalisée en 2009, les avocats admis au barreau entre 1984 et 1990 auraient occupé trois postes en moyenne. Cette mobilité reflète des changements comme passer de juriste adjoint à associé, quitter un cabinet privé, se lancer à son compte, ou changer d’emploi, latéralement ou verticalement, peut-on lire dans Leaving Law and Barriers to Re-entry, un rapport d’étude préparé par Fiona M. Kay de l’Université Queen’s.

Aux États-Unis, les statistiques pour 2008 de la National Association for Law Placements montrent que 75 % des juristes adjoints quittent leur premier cabinet après cinq ans ou moins.

Comment savoir si vous faites le bon choix? En faisant bien vos recherches, ce qui commence par établir vos raisons exactes de vouloir changer d’air, et ce que vous souhaitez d’un nouveau cabinet. Informez-vous auprès d’avocats qui y travaillent ou y ont travaillé pour savoir s’il offre ce que vous recherchez (mentorat, formation, meilleur équilibre entre travail et vie personnelle, etc.). Vérifiez pourquoi les exemployés sont partis.

Examinez votre emploi actuel : serait-ce possible d’effectuer certains changements pour atteindre vos objectifs, surtout si c’est changer de domaine qui ferait votre bonheur?

« C’est plus facile de prendre un virage radical au sein d’un cabinet où on vous connaît que de convaincre un nouvel employeur que vous pouvez faire quelque chose qui vous intéresse [mais que vous n’avez jamais fait] », soutient le recruteur Stephen E. Seckler.

 

Conseils pour un bon mouvement latéral

1. Déterminez vos raisons : voulez-vous travailler dans un autre domaine, ou avec un mentor particulier? Connaissez vos objectifs.

2. Répertoriez les aspects positifs et négatifs du maintien et du changement de votre emploi.

3. Demandez-vous si vous pourriez améliorer suffisamment le statu quo pour rester où vous êtes – changer de groupe, par exemple, ou demander plus de travail que vous aimez.

4. Décidez ce que vous exigez d’un cabinet, puis trouvez-en un qui semble convenir.

5. Interrogez des gens qui y travaillent ou y ont travaillé pour savoir si la réalité correspond à votre image du cabinet.