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Première journée de la catastrophe quel est votre plan?

Réagissez-vous bien en cas de crise?

People around a board table worried
iStock

Si vous êtes juriste d’entreprise, il est fort probable que votre réponse à cette question dépend de la solidité, voire de l’existence, d’un plan de gestion de crise à l’échelle de l’entreprise qui puisse être mis en œuvre dès la survenance d’un problème.

Si vous n’avez pas de plan de crise, l’organisation se retrouve paralysée dans les premières 24 heures

Voici un conseil : si votre entreprise n’a pas de plan de gestion de crise, elle devrait en élaborer un. Sur le champ.

Un groupe de discussion à la Conférence de l’ACCJE 2019 à Toronto a souligné, grâce à une étude de cas dans laquelle une entreprise hypothétique fait face à une fuite de données qui touche tous ses clients, la nécessité d’être prêt à faire face au pire. Que faites-vous le premier jour?

Arden Furlotte, vice-présidente et secrétaire générale, SNC-Lavalin, dit que sa société en sait long sur la gestion de crises. « Nous avons tendance à être très organisés quand il s’agit de ce genre de chose », dit-elle.

La première chose que SNC-Lavalin ferait, c’est d’engager un juristes extérieur à l’entreprise. Elle examinerait la fuite sous ses cinq angles fondamentaux : qui, quoi, où, quand et pourquoi, ainsi que comment, et elle ferait tout son possible pour contrôler le flux des informations.

Ce que maintes sociétés feraient ensuite pour répondre à la crise, SNC-Lavalin le fait en premier : elle informe le conseil d’administration de la survenance d’un problème, met tous les documents en suspens en vue d’un litige afin que rien ne soit changé, modifié ou détruit avant que la société ne sache exactement quelle est sa position.

Monique Jilesen, associée dans le cabinet Lenczner Slaght, a dit que ce serait « génial » en tant que juriste extérieur à l’entreprise d’être informé de la survenance d’un problème dès le premier jour, car il n’est pas rare que des poursuites soient fondées sur des mesures prises en réaction à un problème.

Selon elle, les premières mesures seraient d’informer l’assureur et d’obtenir des conseils sur la nature et le moment des communications à faire pour réduire autant que possible les préjudices aux parties prenantes. Elle recommande de coordonner la stratégie de communication avec la stratégie juridique pour informer les clients sans accroître le risque couru par l’entreprise.

« Si vous n’avez pas de plan de crise, l’organisation se retrouve paralysée dans les premières 24 heures », dit Domenic Marino, associé leader national du groupe Enquêtes et juricomptabilité de PwC Canada. Il est essentiel de pouvoir devancer la vague sur les médias sociaux et agir au plus vite.

Il met aussi en garde contre les attaques imitées concernant les fuites de données : les auteurs peuvent utiliser le Web invisible et acquérir la capacité de compromettre le système.

Poonam Puri, professeure à la faculté Osgoode Hall, animait la discussion, à laquelle participaient également Naomi Loewith, directrice des placements et conseillère juridique chez Bentham IMF. Madame Puri a résumé la discussion en quelques mots : ayez un plan, ayez un processus.