Formée pour réussir
L’ancienne nageuse olympique Sandrine Mainville utilise toutes les leçons qu’elle a apprises en tant qu’athlète de haut niveau pour assurer son succès en tant qu’avocate.
En 2012, la nageuse Sandrine Mainville n’a pas réussi à se qualifier pour l’équipe olympique canadienne, mais elle n’a pas laissé ce revers l’empêcher de faire tout ce qu’elle pouvait, notamment en déménageant de Montréal à Toronto, pour réaliser son rêve. Elle a ensuite remporté deux médailles : l’or aux Jeux panaméricains de 2015 et le bronze au relais 4 x 100 m nage libre lors des Jeux olympiques de Rio de Janeiro de 2016.
Ne pas se qualifier pour les Jeux olympiques de Londres en 2012, combiné à d’autres triomphes et défis, y compris une blessure à une épaule, a permis à Sandrine Mainville d’apprendre une leçon tout en lui donnant la confiance et la maturité qu’elle met maintenant à profit dans sa carrière juridique.
« Quand j’étais athlète, la raison pour laquelle je n’étais pas trop nerveuse en compétition est que chaque fois que je me présentais au bloc de départ, je me disais que je n’aurais rien pu faire de mieux. Que j’avais suivi mon entraînement. Que j’avais bien dormi. Que j’avais bien mangé. Ainsi, si ça tournait mal, c’était seulement de la malchance, ou une mauvaise journée, mais je ne pouvais rien y changer, dit Me Mainville, âgée de 31 ans. La situation est la même quand on me confie un mandat. Je veux effectuer mon travail en sachant que j’ai fait tout mon possible pour livrer le meilleur produit qui soit. »
Sandrine Mainville, maintenant associée dans le groupe en droit du travail et de l’emploi au bureau de Montréal de Borden Ladner Gervais, affirme que ses expériences en tant qu’athlète lui ont été bénéfiques dans sa carrière juridique. En même temps, elle est de l’avis que ses études en droit, pendant lesquelles elle s’entraînait au plus haut niveau, l’ont aidée à garder l’équilibre dans sa vie. Elle dit avoir réalisé au cours de l’année qu’elle a consacrée uniquement à la natation qu’elle avait besoin de faire autre chose « parce que si je mettais tous mes œufs dans le même panier et si la natation ne me menait là où je le voulais, je n’aurais rien d’autre sur quoi compter ».
Des études ont démontré que les femmes qui participent à des sports deviennent souvent des chefs d’entreprise. Dans un rapport publié en 2020 par EY, 74 % des femmes occupant des postes de cadres déclarent qu’une formation sportive peut aider à accélérer la carrière d’une femme parce qu’elles voient les projets se concrétiser, motivent les autres et construisent des équipes solides. Le sondage démontre également que 94 % des femmes qui sont des cadres supérieurs ont pratiqué un sport.
Une vie en droit était le choix de vie après la compétition pour plusieurs autres olympiens, dont le nageur Mike Brown, avocat en droit des affaires chez Cunningham Swan à Kingston, la rameuse Patricia Smith, qui est actuellement présidente du Comité olympique canadien, la kayakiste Jillian D’Alessio, qui pratique le droit des assurances chez McInnes Cooper à Halifax, et la patineuse Alexandra Paul, une avocate de Barrie décédée tragiquement dans un accident de voiture au mois d’août de 2023.
Me Mainville se concentrait sur les sciences au cégep, mais elle s’est rendu compte que ce n’était pas fait pour elle. Le droit avait du sens et correspondait à sa personnalité parce que, dit-elle, « je suis très pratique et analytique, et j’ai un esprit logique ». Elle dit qu’elle aime prouver son point de vue, mais croit aussi avoir une bonne écoute. « Je pense que c’est une bonne chose pour une avocate. »
Elle a commencé ses études en droit à l’Université de Montréal en 2013, tout en se concentrant sur ses objectifs olympiques à la piscine. Le doyen lui a permis d’aller à son rythme (il lui a fallu cinq ans pour terminer ses études en droit au lieu des trois années habituelles).
« J’ai pris mon temps, mais j’ai suivi juste assez de cours pour maintenir l’équilibre et pour avoir une bonne routine, dit-elle. J’allais m’entraîner le matin, puis j’allais à la faculté et j’avais assez de temps pour revenir me détendre et me préparer pour mon deuxième entraînement le soir. Je trouvais que c’était idéal pour moi. »
Ses camarades l’ont très bien soutenue, dit-elle, notamment en enregistrant des cours qu’elle pouvait visionner plus tard lorsqu’elle devait s’absenter parce qu’elle avait un entraînement en Floride.
Pendant ses études à la faculté de droit, Me Mainville voulait être avocate plaidante, peut-être en droit pénal ou en droit de la famille, car elle aimait la dimension émotionnelle de ces domaines. Mais une fois qu’elle a eu une idée de ce à quoi ressemblait le droit du travail et de l’emploi, elle a su que c’était fait pour elle. Elle dit aimer son travail au sein du groupe en droit du travail et de l’emploi, mais elle sait bien qu’elle voudra tôt ou tard pratiquer le « droit du sport ». Aussi, elle croit que les deux domaines se compléteraient bien en raison de nombreuses similitudes.
Elle souligne que peu de grands cabinets se spécialisent dans le droit du sport. Cependant, sa pratique en droit du travail et de l’emploi, combinée à son rôle au conseil d’administration de la Fédération de natation du Québec, son parcours sportif, son balado et sa participation à l’examen de la gouvernance de Hockey Canada par l’équipe de BLG, lui permet d’acquérir toutes les compétences dont elle aura besoin pour atteindre ce prochain objectif de carrière.
« En tant qu’ex-athlète, c’est important de réaliser toutes les améliorations qui sont nécessaires dans la communauté sportive, comme parler de harcèlement, dit-elle. Ça s’améliore en ce moment, mais ce n’est toujours pas parfait. Je me suis rendu compte que je voulais aider, que je voulais en parler, pour éventuellement changer le système de soutien juridique. »
Sa participation dans l’affaire de Hockey Canada a stimulé son appétit pour une participation active à la discussion plus globale sur l’avenir du sport au Canada. Bien qu’elle ne participe pas encore aux travaux de la Commission sur l’avenir du sport au Canada annoncée récemment par le gouvernement sur les abus et le harcèlement dans le sport, Me Mainville dit avoir manifesté son intérêt et accueillerait favorablement toute possibilité de participer.
Au cours de la dernière année, pour approfondir ses connaissances sportives, Me Mainville a également lancé un balado en français, Point.01, dans lequel elle parle à différentes personnes du monde du sport, comme Andréanne Morin, ombudsman pour les Jeux olympiques de Paris de 2024. Même si elle a été elle-même une athlète, elle dit avoir encore beaucoup à apprendre sur le sport et croit que le balado est un moyen d’échanger avec des gens intéressants et de faire du travail de sensibilisation en lien à des questions liées au sport. Il s’agit d’une initiative de marque avisée que soutient totalement BLG.
Au cours de ses quatre années de pratique du droit, Me Mainville a déjà gagné la reconnaissance de ses pairs. En décembre, elle a été l’une des neuf avocates du Jeune Barreau de Montréal ayant reçu le prix d’avocate de l’année pour s’être distinguée dans le domaine du droit du travail et de l’emploi.