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L’importance de l’esprit

Norton Rose Fulbright a à cœur de prendre soin de la santé mentale de son personnel et de ses professionnels.

Person stretching in their office
iStock

Il est de notoriété publique que les professionnels du droit sont confrontés à des défis considérables quant à leur santé mentale. L’exercice du droit est une activité qui génère un haut degré de stress dans un milieu très concurrentiel où les clients sont très exigeants et les heures de travail plus que nombreuses. Pendant des années, et jusqu’à aujourd’hui, les juristes ont arboré avec fierté leur stress et leur éthique professionnelle sans borne comme une médaille.

Pourtant, sous cette fierté se cache un mode de vie malsain dont les membres de la profession commencent tout juste à prendre conscience.

hlibchuk_william_225x150.gif« J’ai commencé à exercer en 2002 et, croyez-moi, les vieilles habitudes se portaient à merveille à cette époque », dit William Hlibchuk, associé spécialisé en droit de l’emploi et du travail dans le cabinet Norton Rose Fulbright à Montréal. Ce qui a forcé les cabinets à faire évoluer leur culture professionnelle, c’est « la concurrence pour attirer les meilleurs juristes », dit Me Hlibchuk. 

« Les jeunes juristes hésitent de moins en moins à demander de but en blanc quels sont les soutiens disponibles pour préserver leur santé et leur bien-être mentaux », dit-il. « Les choses ont commencé à changer pour la bonne et simple raison que les cabinets contemporains sollicitent activement les candidats de qualité, soit les individus bien équilibrés, qu’ils souhaitent toujours intégrer dans leurs rangs. Et ils ne sont pas faciles à trouver. Il s’agit de personnes exceptionnelles, et je pense que tout cabinet qui ne prend pas cela au sérieux le fait à ses risques et périls. »

Me Hlibchuk est bien placé pour le savoir. L’un des plus grands et plus prestigieux cabinets canadiens, Norton Rose Fulbright, est un aimant pour les meilleurs juristes.

Cependant, les cabinets les plus prestigieux sont en concurrence les uns avec les autres non seulement pour attirer les meilleurs talents, mais pour leur proposer le mode de vie et les objectifs recherchés par les membres de la prochaine génération de juristes. De nombreux sondages réalisés au Canada et de par le monde (sondages en anglais seulement) révèlent que les juristes et les étudiants en droit de la génération du millénaire ont tendance à ne pas considérer les cabinets traditionnels comme des lieux de travail rêvés. Les recherches réalisées par Aly Háji au sujet de l’exode des cabinets juridiques des juristes de la génération du millénaire (articles en anglais seulement) indiquent que les cabinets ne semblent pas aussi attirants qu’ils l’étaient pour la génération précédente.

C’est cette réalité, et la réalisation du coût des enjeux de santé mentale pour le capital humain, qui ont conduit Norton Rose Fulbright à offrir un soutien en matière de bien-être à ses employés. Cela peut revêtir la forme de campagnes à court terme pour accroître l’attention portée à la santé mentale, ou l’intervention auprès des employés avant que leurs difficultés ne deviennent débilitantes.

Le cabinet s’est engagé envers l’initiative Ça va pas aujourd’huiMD qui fournit des documents, activités, outils et ressources pour informer les juristes en vue d’encourager les conversations, de réduire la stigmatisation et de susciter des cultures de soutien.

« En tant que cabinet, nous sommes engagés envers cela et en janvier nous lancerons une campagne intensive de communication », dit Me Hlibchuk. « Mais nous nous assurons qu’il ne s’agit pas d’un feu de paille, d’une unique séance de trois jours pendant laquelle nous nous égosillons pour mieux retourner à notre vie professionnelle après et ne plus jamais en parler. »

En tant que cabinet d’envergure mondiale, Norton Rose a également des projets tels qu’un programme de formation de spécialistes en premiers soins en santé mentale; programme qui a été conçu en Australie. Le cabinet compte maintenant 75 de ces spécialistes partout au Canada qui sont formés en premiers soins en santé mentale, et qui affichent sur la porte de leur bureau, une indication de leur formation pour que leurs collègues qui vivent des difficultés puissent savoir à qui s’adresser pour obtenir une assistance.

En 2018, le siège social mondial du cabinet à Londres a lancé le réseau Breathe et a commencé son déploiement au Canada en décembre 2019. Le réseau Breathe, entre autres, encourage les employés à parler de leurs propres cheminements de santé mentale. Me Hlibchuk, qui a une maîtrise en travail social et de l’expérience dans les domaines du recrutement, du mentorat et de l’évaluation des avocats et avocates qui travaillent dans le cabinet, est le président national pour le Canada. Vingt-cinq autres employés se sont portés volontaires pour participer.

« C’est un très vaste éventail de membres du cabinet. Franchement, j’ai été vraiment époustouflé de voir le nombre de gens que ce sujet intéresse, qu’il passionne, et à quel point ils sont heureux que le cabinet en ait fait une priorité », dit Me Hlibchuk.

Malgré tout, le programme de mentorat mis en place par Norton Rose est son initiative préférée pour promouvoir la santé mentale. À titre de « première ligne de sensibilisation à la santé mentale et à la prise de mesures dans ce domaine », des associés sont les mentors de juristes employés par le cabinet.

Selon Me Hlibchuk, le mentorat va beaucoup plus loin qu’une rencontre mensuelle avec les jeunes juristes. Les mentors doivent demander à leurs protégés comment ils se sentent et leur offrir leur soutien. Ils peuvent même, s’ils ont l’impression qu’une personne est en train de s’effondrer mentalement, communiquer avec des associés ou des superviseurs et demander que la charge de travail soit redistribuée, ou au moins que des ressources soient apportées pour aider cette personne à surmonter une période stressante.

Me Hlibchuk ajoute que le mentorat est important pour aider les jeunes juristes à s’adapter aux exigences d’une profession intense dans le contexte de laquelle non seulement ils doivent respecter des échéances strictes, mais aussi fournir un travail parfait.

« Se connaître, s’exprimer, dire non en toute diplomatie, bref, les écueils que tout jeune professionnel rencontre en début de carrière, mais qu’il doit maîtriser afin de sauvegarder sa santé mentale, c’est ce que les mentors leur enseignent quotidiennement de manière informelle. », affirme-t-il.

Alors que la santé mentale sera toujours un défi que devront relever les employeurs et les employés, Me Hlibchuk dit qu’éviter le sujet n’aide ni le cabinet ni les personnes. Les employés qui sont aux prises avec un trouble mental peuvent continuer à travailler, mais il est peu probable qu’ils seront heureux ou en bonne santé, et cela aura des répercussions tant sur la personne même que sur le cabinet.

« Le problème est épineux », dit-il. « Cependant, je pense que le fait de dire aux gens que non seulement en parler est acceptable, mais qu’en parler est nécessaire, c’est ce qui va susciter ces interventions et échanges entre collègues et, en fin de compte, apporter l’aide nécessaire à ceux et celles qui en ont besoin. »