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Un siècle de savoir

La Revue du Barreau canadien célébrera son 100e anniversaire en 2023.

Wissam Aoun, Faculty of La, University of Windsor

L’année 2023 marquera un siècle de recherche juridique bilingue évaluée par les pairs, une histoire du droit et de la société qui nous enseigne ce que nous sommes, ce qui nous importe et ce que nous faisons pour léguer une société meilleure à ceux qui suivront. Si vous parcourez les archives – le siècle entier des publications est en libre accès –, vous trouverez ici et là des sujets qui font sourire. Dans Law as a link of empire (Le droit comme maillon de l’empire), par exemple, Lord Shaw présente la justice comme le secret de l’unité d’un empire, et déplore le fait que « la profession juridique a du mal à trouver l’équilibre entre la poursuite de la réussite universitaire et une vie honnête et meublée de culture ».

D’autres articles trahissent clairement leur âge. Comme celui de Maître Auguste Lemieux, c.r., qui écrit que « l’harmonie de nos lois favorisera celle de nos deux races », faisant référence aux anglophones et aux francophones.

Les termes dans lesquels on s’exprime ont certainement évolué en cent ans. Mais il en va de même du fond des articles, ainsi que du droit lui-même. Et comme toujours, ce qui paraît dans la Revue du Barreau canadien est attentivement examiné par des pairs anonymes et bénévoles – qui se montrent parfois un peu durs dans leurs critiques, mais toujours justes et constructifs, au service d’un savoir et d’une publication supérieurs qui, malgré les bizarreries linguistiques, résisteront à l’épreuve du temps.

Un héritage aussi savant laisse des traces partout dans le monde juridique. De nombreuses personnes au cours du siècle ont contribué à sa création. Les auteurs, bien sûr. Des évaluateurs sévères, aussi. Mais avant tout, le succès d’une revue spécialisée tient au travail rigoureux, parfois sous-estimé, des rédacteurs en chef.

« Le modèle suivi par la RBC est celui d’un comité de rédaction externe, basé dans une université », explique Christopher Waters, co-rédacteur en chef de la Revue. Ces cinq dernières années, cette base a été la Faculté de droit de l’Université de Windsor, où enseigne le professeur Waters, et elle le demeurera pour encore cinq autres années.

Il y a en tout trois rédacteurs en chef. Outre M. Waters, il y a le professeur adjoint Wissam Aoun, également de l’Université de Windsor, qui a commencé son mandat de cinq ans lorsque celui du professeur David Tanovich s’est terminé. Le professeur Patrice Deslauriers, de l’Université de Montréal, est le rédacteur en chef adjoint, responsable du contenu français. Au bureau national de l’Association du Barreau canadien, à Ottawa, Richard Pilon veille à l’organisation, coordonnant la mise en page et la traduction des résumés, gérant le site Web en libre accès et entretenant les relations avec facilité et efficacité.

Être rédacteur en chef d’une revue juridique figurait sur la liste d’objectifs à réaliser de M. Aoun. Quand l’occasion s’est présentée, il a sauté dessus. « La RBC est une revue juridique hautement reconnue et citée par les tribunaux, dit-il. Je voulais participer à une revue que je lisais moi-même. »

Les rédacteurs en chef de la Revue sont reconnaissants envers leurs collègues pour tout ce qu’ils leur apprennent. « Dans notre vie universitaire, nous sommes constamment tirés vers la spécialisation », dit M. Waters. Travailler à la RBC donne à des gens comme lui et ses collègues la chance d’avoir une meilleure vue d’ensemble. « La RBC est une entreprise importante, car elle établit un dialogue entre les familles juridiques de la common law, du droit civil et, de plus en plus, des ordres juridiques autochtones. »

Alors qu’ils travaillent à marquer le premier siècle de la Revue, les corédacteurs en chef cherchent l’inspiration du côté des « géants » qui les ont précédés. Des gens comme Cecil Wright, dont Bora Laskin a fait l’éloge dans ces pages, ou la Saskatchewanaise Beth Bilson, qui a tenu les rênes de la publication pendant une décennie avant que MM. Tanovich et Waters ne prennent le relais. « Je lui suis reconnaissant de nous avoir légué une revue en grande santé », dit M. Waters.

Alors que le droit et la recherche juridique continuent d’évoluer, comptez sur la Revue du Barreau canadien pour vous donner une vue d’ensemble et s’assurer que ses auteurs et ses lecteurs reflètent la diversité de la profession juridique canadienne.