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Un esprit juridique curieux

Une passion pour la recherche a conduit Melanie Bueckert du contentieux à une vie de services juridiques exceptionnels

Melanie Bueckert
Photo soumise

Recevoir un prix prestigieux pour ses services exceptionnels et ses réalisations professionnelles est l’occasion de revenir sur sa carrière et les choix qui l’ont ponctuée.

Pour Melanie Bueckert, lauréate du prix d’excellence Louis-St-Laurent 2024, il y a eu des chemins non empruntés, comme le milieu universitaire et la réforme du droit. Certes un peu stupéfaite de la reconnaissance de son travail, elle ne regrette aucunement les décisions qu’elle a prises.

Native de Winnipeg, elle a été, pendant la majorité de sa carrière, juriste-recherchiste à la Cour d’appel du Manitoba. Elle aime son travail parce qu’elle traite « de dossiers qui sont de vraies affaires, avec de vraies personnes. Et qui laissent leur marque. »

Me Bueckert est devenue chargée de cours invitée à la Faculté de droit de l’Université du Manitoba peu après son admission au barreau. En 2008, elle a cofondé la section sur la recherche juridique de l’Association du Barreau du Manitoba, qu’elle copréside toujours.

« C’est une excellente façon de rester au fait de l’actualité », explique-t-elle, soulignant le désir de créer une section semblable à l’échelle nationale. Sa longue liste de publications, de matériel de formation continue et de présentations témoigne aussi de son dévouement à l’égard de l’enseignement et du partage du savoir.

La profession d’avocate n’était pas le rêve d’une vie de Me Bueckert ni un moyen d’honorer une tradition familiale. Au contraire, elle est la première de sa famille à décrocher un diplôme universitaire.

« Mes parents ont divorcé quand j’étais en neuvième année. Et j’ai trouvé un de ces livres où l’on note des trucs comme ce qu’on veut faire quand on sera grande. J’y avais écrit avocate. »

Voilà qui l’a lancée sur sa voie, et en cours de route, elle a rencontré Garth Smorang, c.r., lauréat du Distinguished Service Award 2024 de l’Association du Barreau du Manitoba, lors d’un salon de l’emploi au Fort Richmond Collegiate.

« Je me rappelle l’effet que cela m’a fait d’apprendre qu’une personne de mon quartier pouvait devenir avocat », dit Me Bueckert.

Pendant ses études en droit, elle a commencé à réfléchir à ses options professionnelles.

« Je pensais devenir procureure. J’avais choisi tous mes cours de troisième année en droit des sociétés, en fiscalité avancée des sociétés, ce genre de classes. »

Mais rendue à la fin de l’année, elle s’est aperçue que ce n’était pas pour elle. Même si le soutien du contentieux lui plaisait, sa réelle passion était – et l’est toujours – la recherche.

Me Bueckert a commencé sa carrière à Pitblado Law, un cabinet de Winnipeg qui comptait alors une soixantaine d’avocats. Elle y a développé son savoir-faire dans plusieurs domaines du droit.

« Je me souviens avoir été très fière parce qu’à la fin de mon année de stage, j’avais travaillé avec 58 avocats différents. »

Cette flexibilité professionnelle lui a largement profité tout au long de sa carrière.

Me Bueckert est très active au sein de l’Association du Barreau canadien et de l’Association du Barreau du Manitoba. Selon elle, l’attrait principal de ces deux organisations pour les juristes est la formation continue, y compris la possibilité de contribuer à la création des formations pour qu’elles restent d’actualité et soient applicables concrètement.

Cela dit, pour elle, le meilleur aspect d’être membre de l’ABC, ce sont les sections.

« Dès le départ, on se joint à une communauté où les gens partagent le même intérêt que soi », affirme-t-elle.

Les sections lui permettent aussi de faire appel à des personnes œuvrant dans d’autres domaines de la profession et d’éviter la solitude du travail en vase clos, où il est facile d’oublier le monde extérieur.

« Il n’y a rien de pareil, conclut Me Bueckert. C’est un excellent moyen de rester en contact et d’entretenir son sentiment d’appartenance à la profession. »