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L’entregent interprofessions

Cultiver les relations avec les non-juristes

Medical Caduceus Symbol as Scales with backlight over Wall
iStock

Pour paraphraser John Donne et Hillary Clinton, aucun avocat n’évolue en circuit fermé, et il faut souvent tout un groupe pour répondre aux besoins d’un client.

Par exemple, les avocats spécialisés en préjudices corporels doivent collaborer étroitement avec des non-juristes tels que médecins, physiothérapeutes et ingénieurs automobiles ou routiers. Leurs collègues du droit immobilier doivent s’entendre avec les banquiers et courtiers de leurs secteurs de marché. Les juristes fiscalistes doivent savoir traiter avec les bureaucrates de l’Agence du revenu du Canada et des comptables de tout poil.

Quelle que soit leur sphère de droit, les juristes doivent tisser des relations de travail avec les meilleurs spécialistes externes possible. C’est particulièrement vrai pour les avocats qui exercent seuls ou en petits cabinets : l’accès à une équipe d’experts fiables et compétents est un excellent moyen d’augmenter l’effectif de réserve sans toucher à l’effectif.

« Le moment venu, ces experts devront produire des preuves qui peuvent faire la différence entre gagner ou perdre un procès, dit Daniel Michaelson, associé chez Neinstein Personal Injury Lawyers. C’est pourquoi la création et l’entretien de bonnes relations avec les non-juristes les plus compétents peuvent être un facteur décisif de réussite à long terme. »

Tisser des relations

Il y a plusieurs façons de nouer des liens avec des spécialistes externes.

Dans bien des cas, l’expérience est une force. Par exemple, Thomson, Roger se spécialise en droit du préjudice corporel, et ses « plus de 80 ans d’existence lui ont permis de se constituer un imposant réseau de contacts dans différentes professions, explique Stephen Birman, associé de ce cabinet. Mais comme une blessure peut se produire n’importe où – sur un terrain de baseball, à l’épicerie – nous recherchons sans cesse des experts dans les domaines pertinents aux avis dont nous avons besoin, d’où notre ouverture à l’essai de nouvelles relations. »

Dans d’autres cas, il faut faire des recherches.

Lorsqu’il lui faut un nouveau contact chez les professionnels externes, Jennifer Hunter, avocate en assurances associée chez Lerners LLP, cherche les meilleures références.

« Pour les professionnels de la santé, je cherche dans l’Ordre des médecins et chirurgiens de l’Ontario, poursuit-elle. Je peux aussi faire mes recherches par domaine de spécialité sur PubMed. » (Ce moteur de recherche donne accès à plus de 29 millions de citations tirées de MEDLINE, de publications de sciences de la vie et d’autres sources biomédicales.)

Ce souci de la qualité donne d’aussi bons résultats pour les autres professions. Communiquez avec les organismes de contrôle ou les associations professionnelles et recherchez les sommités. S’il y a des honoraires – comme dans le cas d’un rapport médical au sujet d’un préjudice corporel subi par un client –, payez la facture sans attendre.

Les contacts, ça peut être payant

Yan Besner est associé chez Osler, Hoskin & Harcourt S.E.N.C.R.L./s.r.l. Spécialiste de l’immobilier, il travaille avec des banquiers, des courtiers en immeubles, des propriétaires et des locataires dans la région de Montréal.

Il dit avoir établi ses meilleurs contacts externes au fil du temps, tout naturellement. Basées sur la confiance réciproque, ces relations sont mutuellement avantageuses pour les affaires, et pas seulement pour les témoignages d’expert dans les poursuites.

« En travaillant avec des sociétés de courtage immobilier, on développe des relations avec d’excellents contacts, explique Me Besner. Ils peuvent nous conseiller à des clients ayant besoin d’un avocat, et je leur rends la politesse quand un client veut acquérir une propriété ou louer un logement; cela découle simplement de nos bonnes relations de travail. »

Cet échange de références n’est qu’un des nombreux avantages des relations fructueuses entre juristes et non-juristes. Il y a aussi les contributions d’experts qui peuvent faire gagner des procès à vos clients, et ceux qui peuvent fournir un service rapide « dans vos dossiers urgents », souligne Me Hunter.

Soigner ses relations d’affaires

Cultiver de bonnes relations est la clé du succès à long terme. Le secret, « c’est d’être amical et courtois dans vos rapports avec les autres professionnels », explique Me Besner.

Les équipes à succès sont forgées par des relations mutuellement bénéfiques, où tous gagnent à travailler ensemble. La confiance est une pièce maîtresse de cette réussite : le juriste doit traiter ses contacts externes avec le respect, l’honnêteté et la transparence qu’exige sa profession.

« Vous devez être honnête dans vos attentes et prêt à l’écoute, recommande Me Michaelson. Vous devez être certain que tous disent ce qu’ils pensent et non ce qu’ils croient que vous voulez entendre, afin que vous soyez à l’abri des surprises quand votre témoin expert parle sous serment. »

Les contacts personnels, c’est important!

Les relations humaines étant le plus fort lien interpersonnel, les rencontres comme les fêtes, les tournois de golf et les autres activités extraprofessionnelles offrent autant d’occasions aux avocats de nouer contact avec leurs collaborateurs non-juristes. Quand on vous invite, ne ratez pas cette chance!

De plus, les avocats feront bien de soutenir activement les causes des experts externes avec qui ils sont en rapport. Il n’y a pas plus beau gage de sincérité que le soutien authentique, comme le fait de parrainer son équipe dans la course annuelle Terry Fox pour la recherche sur le cancer.

Les petites marques de respect ont aussi leur importance. « Avant de rencontrer un professionnel de la santé, je prends le temps de lire ses travaux de recherche, dit Me Hunter. Cela fait un bon sujet pour amorcer la conversation, et en plus, le spécialiste peut voir que je le prends au sérieux.

Stephen Birman est un passionné de tennis qui conjugue son amour du sport avec les relations d’affaires. « Je n’oublie pas d’inviter le spécialiste à une partie de tennis ou à une autre activité sociale quand c’est possible, dit-il. Les rencontres sur le court sont une excellente façon de créer des liens plus personnels. »

Ça vaut la peine

Les juristes qui savent tisser et cultiver de bonnes relations avec les experts externes sont récompensés par des dossiers plus solides pour leurs clients. Il en ressort de meilleurs résultats, qui élargissent les possibilités d’affaires et font augmenter les chances de réussite financière.