Trouver son créneau
Trouvez un mentor, travaillez fort, développez vos passions et autres conseils pratiques pour avoir la pratique que vous souhaitez.
Les premiers pas dans un domaine de pratique spécialisé peuvent permettre aux juristes de poursuivre leurs passions.
Jennifer Friedman, avocate en droit animalier de Toronto, a un intérêt de longue date envers le droit des animaux ou, comme elle le dit, envers le fait de « prêter sa voix à ceux qui n’en ont pas ».
Avant de lancer son cabinet en 2016, elle a été la première avocate-conseil de la SPCA de l’Ontario et a également travaillé comme avocate pour la Commission des courses de l’Ontario.
« Le droit animalier touche à tous les types de droit, affirme Me Friedman. Les appels que je reçois tous les jours concernent différents dossiers et peuvent traiter de chiens dangereux, de courses de chevaux ou de question de propriété, qu’il s’agisse d’un éleveur ou d’un refuge, ou encore d’un conflit de garde ou de la faute professionnelle d’un vétérinaire. On m’a aussi demandé d’ébaucher des règlements. C’est vraiment très intéressant. »
Paul McGivern, c.r., avocat en faute professionnelle médicale qui se spécialise en traumatismes de la naissance, affirme que la médecine l’a toujours intéressé.
Dans sa jeunesse, Me McGivern pensait qu’il pourrait être médecin comme son père, mais sa sœur aînée l’a inspiré à présenter sa candidature à la faculté de droit.
Maintenant juriste chez Pacific Medical Law, à Vancouver, Me McGivern déclare avoir développé un intérêt pour la faute professionnelle médicale tôt dans sa carrière.
« J’adore m’occuper de causes médicales. J’adore en apprendre sur la médecine », dit-il.
La passion de Me McGivern pour l’apprentissage l’a amené à s’occuper des cas les plus complexes de faute professionnelle médicale. Les traumatismes de la naissance graves sont difficiles pour diverses raisons, explique-t-il, notamment parce qu’il faut suivre le rythme de l’évolution des développements médicaux. En dépit de ses trente-sept années de pratique, Me McGivern assiste toujours à des conférences pour les professionnels de la santé, notamment dans les domaines de l’obstétrique, de la périnatalogie et de la radiologie.
Il sait que son domaine de pratique n’est pas fait pour tout le monde. « Beaucoup de gens me demandent comment je peux faire ce travail, et croient qu’il s’agit d’un travail horrible parce que vous devez composer avec des gens qui ont vécu des situations désastreuses. Même si vous gagnez, il n’y a pas de bon résultat. Les gens sont toujours profondément touchés par leur expérience, dit-il. Cependant, j’aime le côté théorique du travail. J’aime les défis qu’il m’apporte. »
Ce ne sont pas tous les juristes qui lancent leur carrière en sachant quel sera leur créneau. Harris Rosen, un avocat spécialisé en réglementation dans les collèges privés d’enseignement professionnel, a connu son domaine de pratique « plus par hasard que par choix délibéré ».
Me Rosen, qui est également le conjoint de Me Friedman, a développé son créneau à compter de 2003, après avoir rencontré son futur collaborateur, Alan Wolfish, c.r., ancien directeur juridique du ministère de l’Éducation de l’Ontario.
« Allan s’est tourné vers moi en toute innocence et a dit : “les collèges privés d’enseignement professionnel, c’est là que l’avenir se trouve pour les juristes parce que personne ne pratique vraiment dans ce domaine”, explique Me Rosen. Je me suis littéralement tourné vers lui et lui ai demandé ce qu’était un collège privé d’enseignement professionnel. »
Depuis, Me Rosen et Me Wolfish, maintenant à la retraite, ont rédigé deux éditions du manuel juridique de Carswell sur la Loi sur les collèges privés d’enseignement professionnel de l’Ontario. Me Rosen a représenté des groupes d’investisseurs qui cherchent à s’y retrouver dans les règlements entourant l’achat et l’enregistrement de collèges privés d’enseignement professionnel. Il a également représenté plusieurs grands cabinets de juristes à titre de conseiller en réglementation lors d’acquisitions.
Nos trois juristes prodiguent les conseils suivants pour réussir à trouver son créneau.
Trouvez un mentor
« Faites appel au plus grand nombre de personnes possible dans les domaines qui vous passionnent, recommande Me Friedman. N’abandonnez pas si vous n’obtenez pas la réponse que vous recherchez. Et n’ayez pas peur de faire un suivi auprès des gens. »
Me McGivern recommande de chercher conseil auprès de juristes plus âgés. « Vous devez travailler avec une personne qui a quelques cheveux gris, qui connaît les tenants et aboutissants, qui connaît les subtilités et les difficultés, et qui comprend comment surmonter ces difficultés. En tant qu’avocat de la défense, j’ai gagné beaucoup de causes. Dans bien des cas, c’est parce que les juristes de l’autre parti n’avaient tout simplement pas les antécédents médicaux ou juridiques requis pour déterminer d’où proviendrait la défense. »
Ne craignez pas de prendre des risques
« Dans les petits domaines de droit, il faut faire preuve de créativité et prendre un risque calculé pour explorer un domaine de pratique plus spécialisé », estime Me Friedman.
Selon Me Rosen, qui est d’avis que son domaine de pratique a connu des changements considérables au cours des deux dernières décennies, il faut être à l’affût des nouvelles tendances dans le droit. « Ne craignez pas de vous attaquer à un nouveau domaine de pratique s’il n’existe pas encore, recommande-t-il. Si vous ne voulez pas être un généraliste ou travailler au sein d’une grande, mais vous voulez créer votre propre créneau, allez-y et faites-le. »
Travaillez fort
« Mon conseil pour les jeunes qui veulent exercer dans un domaine spécialisé est de faire un excellent travail, de tout savoir non seulement tout ce qu’il y a à savoir sur le droit, mais aussi au sujet du secteur qu’ils représentent, explique Me Rosen. Travaillez fort pour apprendre à connaître les gens et les nuances du domaine dans lequel vous souhaitez évoluer. Regardez la demande dans ce domaine. »
« C’est particulièrement vrai dans un domaine complexe comme la faute professionnelle médicale, affirme Me McGivern. Nous travaillons très fort pour donner le meilleur de nous-mêmes, ce qui signifie la compréhension du droit et de la médecine. »
Développez votre passion
« Il est important de vous concentrer sur un domaine qui vous intéresse vraiment, croit Me McGivern. Faites quelque chose qui vous passionne. Faites quelque chose qui vous intéresse vraiment. Et faites-le avec des gens que vous aimez vraiment. »
« Je pratique le droit depuis plus de 40 ans et j’aime beaucoup ce que je fais. Je pense que plus de 90 pour cent des camarades de classe de ma faculté de droit ont pris leur retraite, et je n’ai aucune envie de partir à la retraite, ajoute-t-il, lui qui a obtenu son diplôme en 1979. J’aime mon travail. Je crois que j’ai le meilleur emploi au monde. »
