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Intelligence artificielle : Le pari d’Andrew Arruda

ABC National s’est entretenu avec Andrew Arruda, l’un des cofondateurs et le PDG de ROSS Intelligence, une plateforme de recherche axée sur l’intelligence artificielle. Yves Faguy lui a demandé son opinion sur la frénésie qui entoure l’IA, et ce que la technologie implique pour les cabinets juridiques.

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ABC National: Est-ce la frénésie qui entoure l’intelligence artificielle dans le marché juridique est exagérée?

Andrew Arruda: Comme pour plusieurs nouvelles technologies, souvent les gens surestiment ses capacités actuelles et sous-estiment ses capacités futures. Lorsque vous interagissez avec un système d’IA, ce qui arrive généralement est que les humains veulent qu’elle fasse tout ce qu’un humain peut faire. Mais l’IA n’en est tout simplement pas là aujourd’hui. Elle ne va pas pouvoir aller à la cour et présenter des arguments pour vous, et je ne sais pas si elle sera capable de le faire un jour. Mais elle apporte déjà une tonne de valeur ajoutée. On le voit dans la recherche juridique, alors qu’elle trouve de meilleurs résultats. Vous voyez aussi des compagnies qui l’utilisent en matière de diligence – et ça s’avère efficace. Lorsque vous écartez la dimension recherche d’informations du travail des avocats, ils se concentrent sur du travail qui a un impact plus important, comme de conseiller les clients, et ça accélère leur apprentissage.

N: Quel est l’impact sur l’embauche au sein des cabinets juridiques?

AA: Well right now, and since [the financial crisis in] 2008, big law firms are not hiring the same numbers of associates as they did in the past. So this means that younger associates are being forced to work way more hours to keep up with the same workflow. And so by bringing in tools that are built with AI, those associates can really work most efficiently and focus on the tasks that are really human and that they most likely want to do.

N: Comment une firme ou un département juridique peuvent-ils formuler avec succès une stratégie sur l’IA?

AA: Je crois que les cabinets juridiques ont deux choix. Ils peuvent embaucher des employés compétents dans le domaine de l’IA et faire concurrence à des compagnies comme ROSS et Google pour les attirer, ce qui est difficile, et ensuite bâtir ces choses-là à l’interne. Ou ils peuvent s’associer avec les compagnies d’IA qui peuvent les aider avec leur stratégie et peut-être même bâtir avec eux un nouvel ensemble d’outils.

N: Et qu’est-ce que nous sous-estimons?

AA: C’est intéressant, parce que vous avez Google, Amazon, IBM, Facebook, Microsoft… Chaque joueur majeur de l’industrie des technologies a dit publiquement qu’il devient une compagnie d’IA. Il est très rare qu’une technologie mène à l’alignement de tous [ces géants]. Mais d’un autre côté, vous avez quelqu’un en droit qui n’a pas d’expérience en science informatique et qui dit des choses comme : « Je ne comprends tout simplement pas l’IA. Et je ne vois pas où ça s’en va. »

N: Comment expliquez-vous cela?

AA: Les avocats essaient d’être des hommes à tout faire. Ils manquent peut-être le bateau quant aux tendances du marché qui se développent autour d’eux. La même chose est arrivée en droit avec les ordinateurs, l’internet, les courriels et même le téléphone. J’ai déjà vu une citation assez incroyable où un juge a dit que le téléphone n’était pas digne d’un avocat. L’attitude générale dans l’industrie juridique, habituellement, est d’être contre la technologie. Ça change parce qu’avec l’état du marché, les gens n’ont tout simplement pas le choix.

Les propos rapportés ci-dessus ont été abrégés aux fins de publication.