L'avocat éclectique
John Stefaniuk, le nouveau vice-président de l’Association du Barreau canadien, a touché à tout et demeure à la recherche de nouveaux défis.
À part exercer le droit dans divers domaines, John Stefaniuk, le nouveau vice-président de l’Association du Barreau canadien, a été un bénévole engagé pendant de nombreuses années, ce qui lui vaut les éloges de ses amis et de ses collègues. « Si quelque chose doit être fait, John sait quoi faire pour que ça se concrétise », affirme Guy Joubert, un ancien camarade de la faculté de droit et un bon ami, qui décrit Me Stefaniuk comme quelqu’un de dynamique, de déterminé, d’intelligent et de loyal. « Il a une éthique de travail qu’il communique naturellement à ceux qui l’entourent. »
Au fil des ans, Me Stefaniuk a bénévolement occupé maintes fonctions à l’ABC et dans diverses autres organisations. Il a notamment présidé l’Association du Barreau du Manitoba en 2005-2006.
Né, élevé et scolarisé à Winnipeg, Me Stefaniuk est un Canadien de première génération de parents ukrainiens. Ayant vécu, à ses dires, une « expérience immigrante type », il a été fortement encouragé par ses parents et grands-parents à recevoir une éducation de qualité. Il s’est rendu compte au secondaire qu’un diplôme en droit serait une option de choix, mais a d’abord obtenu un baccalauréat en commerce avec spécialisation en finances comme plan B. « Personne ne m’a fait d’offre impossible à refuser lorsque j’ai eu terminé mes études en commerce; je me suis donc dirigé vers la faculté de droit », lance-t-il à la blague. Il travaille pour le cabinet Thompson Dorfman Sweatman (TDS), à Winnipeg, depuis son emploi à titre de stagiaire d’été en 1987.
Me Stefaniuk, qui exerce dans les domaines de l’environnement, de l’immobilier et de l’aménagement, des ressources naturelles et de l’énergie, du droit commercial et du droit municipal, est, de son propre aveu, un avocat « éclectique ». « En général, je traite de questions d’affaires, très souvent liées à un projet », dit-il, estimant qu’environ 90 % de sa clientèle ne vient pas du Manitoba.
Maria Grande, associée chez TDS, fait l’éloge du « savoir riche » de son collègue dans ses divers domaines de pratique. « Il cherche constamment à se perfectionner et a l’esprit ouvert. Fiable et compatissant, il trouve toujours du temps pour ses collègues et ses amis. »
La première expérience sérieuse de Me Stefaniuk avec l’ABC remonte à 1994, lorsque Guy Joubert lui a demandé de participer à la réunion annuelle et à la conférence de Toronto. Me Joubert, qui a présidé l’ABC en 2008-2009, a constaté avec stupéfaction à quel point Me Stefaniuk pouvait bavarder aisément et naturellement avec les gens, les invitant au Manitoba pour la conférence juridique de l’ABC de 1995. « Il était tout simplement incroyable! C’était amusant à voir. »
À ce moment de sa carrière, Me Stefaniuk s’était lancé dans le domaine relativement nouveau du droit de l’environnement, donc lors de la conférence, il avait décidé d’assister à une réunion d’affaires de la Section nationale du droit de l’environnement (nom de l’époque). Le président de la Section lui avait dit que la présidence de la section manitobaine était vacante, donc il avait accepté de l’assumer. Ce faisant, il s’est mieux fait connaître dans la profession, mais a aussi « rencontré de nombreuses personnes, dont maints amis très proches, après une vingtaine d’années à fréquenter les conférences et autres événements ».
Après quelque temps à la Section du droit de l’environnement, Me Stefaniuk s’est hissé à la présidence de la section nationale. Il a par la suite présidé le comité organisateur local de la réunion annuelle de l’ABC et de la conférence juridique se déroulant à Winnipeg. Il a ensuite présenté sa candidature comme administrateur au comité de direction de la division et en est devenu le président. Plus tard, il a été nommé au Comité de liaison avec la Cour suprême du Canada.
Pendant près de 10 ans, Me Stefaniuk a présidé la commission d’examen du Code criminel au Manitoba, qui s’occupe des accusés qui ne sont pas tenus criminellement responsables ou qui sont inaptes à subir un procès. « Chaque accusé sous la compétence de la commission participe à une audience de révision annuelle et a droit à une instruction préliminaire lorsqu’il comparaît pour la première fois devant la commission, déclare-t-il. C’est donc une fonction complètement différente de mon emploi, mais qui me donne assurément une idée des problèmes de santé mentale au Canada et de leur interaction avec le système de justice pénale ainsi que de la question de l’indépendance des tribunaux. »
Me Stefaniuk a siégé pendant six ans au Conseil d’administration de l’Association d’assurances du Barreau canadien et au comité de financement du Musée canadien pour les droits de la personne pendant près de 10 ans, dont six à la présidence. Il a contribué à recueillir environ 160 millions de dollars pour les dépenses en immobilisations associées à la construction du musée. Par la suite, il a siégé au Sous-comité des questions judiciaires de l’ABC, puis proposé sa candidature au Conseil d’administration de l’Association.
Parmi les faits marquants de sa carrière, citons ses activités bénévoles pour le projet Soutien à l’exploitation inclusive des ressources en Afrique de l’Est, piloté par l’ABC et financé par Affaires mondiales Canada, en partenariat avec les barreaux de l’Ouganda, du Kenya et de la Tanzanie.
« Ce projet favorise l’exploitation inclusive des ressources », affirme Me Stefaniuk, et se trouve à différentes étapes d’avancement dans les trois pays. Il s’est rendu en Afrique de l’Est à trois reprises en tant que conseiller technique du Canada, participant à des conférences et présentant le point de vue canadien sur les pratiques exemplaires d’exploitation de partout sur la planète, de même qu’en matière de législation et de politiques.
Me Stefaniuk a deux fils dans la vingtaine. La photographie est l’un de ses passe-temps favoris et il adore voyager. Il se rend souvent au Metropolitan Opera, à New York et il est fervent amateur de théâtre et de concerts, ayant « des goûts musicaux très éclectiques, qui vont de Tony Bennett à Alice Cooper ».
Dans ses fonctions de vice-président de l’ABC cette année, Me Stefaniuk dit qu’il appuiera le travail du président, Me Steeves Bujold, et « apprendra les ficelles de la présidence », qu’il devrait assumer dans près d’un an.