Bienvenue au nouveau VP de l’ABC
Au cours des deux prochaines années, Brad Regehr entend jouer un rôle actif et créatif afin d’aider l’ABC à mieux répondre aux besoins de ses membres.
Brad Regehr, de Winnipeg, est devenu membre de l’ABC dans les années 1990, alors qu’il était étudiant en droit; devenu avocat, il s’est engagé auprès de la Section du droit des autochtones de la Division du Manitoba et a pris part à l’organisation des congrès de la section nationale. Depuis, il a porté pratiquement tous les chapeaux possibles à l’ABC, tant à l’échelle nationale que dans la Division du Manitoba.
Pour lui, être membre de l’ABC et avoir la possibilité de rencontrer d’autres juristes de partout au pays a beaucoup de valeur : rencontrer des collègues exerçant « d’un océan à l’autre », comme il le dit, est un atout précieux. L’association est aussi la voix de la profession juridique et la prestataire par excellence de formation professionnelle continue, affirme-t-il. En tant que nouveau vice-président, il est d’ailleurs déterminé à faire de l’ABC « le premier fournisseur de formation professionnelle continue pour les avocats et les avocates du Canada ».
Krista Robertson, de chez Mandell Pinder LLP à Vancouver, a rencontré Brad Regehr lorsqu’elle a joint le comité de direction de la Section du droit des autochtones, où il occupait un rôle de leadership. Elle se souvient que son intelligence et son dévouement, associés à un calme olympien, « établissaient un climat idéal dans les réunions et les téléconférences ».
Quant aux membres, Me Regehr prévoit agir décisivement et avec créativité pour « faire en sorte que l’ABC offre une valeur ajoutée. Et s’il faut changer notre offre de produits et services, c’est ce que nous ferons ».
Il s’agira d’écouter les juristes issus d’une diversité de contextes, particulièrement celui des jeunes. « Je fais partie d’une génération pour qui l’adhésion était en quelque sorte un devoir », mais « les générations suivantes ne partagent pas ce point de vue ».
Né dans les années 1960, Brad Regehr a grandi à Winnipeg sur une rue remplie d’enfants dans un quartier de classe moyenne. Membre de la Nation crie de Peter Ballantyne en Saskatchewan, il se souvient avoir été adopté très jeune par une famille caucasienne qui avait déjà trois enfants. « Beaucoup d’enfants ont été adoptés dans les années 60, arrachés à leur famille et plongés dans des conditions horribles, qui ont marqué leur vie à jamais. J’ai été chanceux : ma famille d’adoption m’aimait et a pris soin de moi ».
Des années plus tard, il a rencontré sa mère biologique. C’est alors qu’il a découvert qu’elle s’était mariée et avait eu deux autres fils avec un autre homme père de quatre enfants. Ses réunions de famille incluent désormais ses familles biologique et adoptive. « On parle souvent d’arbre généalogique. Le mien s’apparente plutôt au buisson ».
C’est durant ses études en histoire et en sciences des religions à l’Université de Waterloo, en Ontario, que les intérêts de Brad Regehr ont commencé à se concentrer sur l’histoire autochtone. Parallèlement, il a suivi des cours en gestion des ressources naturelles pour acquérir un bagage formel de connaissances sur le sujet.
À l’évidence, le droit n’était pas le premier choix de Me Regehr lorsqu’est venu le temps de choisir une carrière. Il a d’abord voulu devenir pompier, mais sa mauvaise vue l’en a empêché. Il s’est ensuite intéressé à l’enseignement, mais à l’époque, les listes d’attente pour ce type de programme étaient extrêmement longues. Par un heureux hasard, un ami à son emploi à temps partiel lui a montré le manuel du test d’admission LSAT, ce qui a piqué son intérêt et changé le cours de sa vie. Il est revenu à Winnipeg pour faire son droit, ce qui s’est avéré être le bon choix. En plus d’un intérêt certain pour les questions environnementales, « je voulais vraiment que ma carrière m’amène à travailler avec et pour les Premières Nations ».
Durant ses études de droit, il a passé ses étés à travailler pour une Première Nation, pour laquelle il a fait des recherches historiques, ainsi que des recherches juridiques en matière de revendications territoriales. Il a fait son stage chez Pitblado & Hoskin (maintenant Pitblado), où il est resté plusieurs mois avant de saisir une occasion de travailler pour le Comité sur les droits fonciers issus de traités, une organisation rassemblant plusieurs Premières Nations manitobaines. Après quelques années, il a fait un retour à la pratique privée en se joignant au cabinet winnipegois de taille moyenne D’Arcy & Deacon, où il est resté 16 ans.
En 2017, il a fondé la succursale de Winnipeg du cabinet de Calgary Maurice Law, qui sert majoritairement des membres des Premières Nations. En 22 ans de pratique, Me Regehr a touché au droit des autochtones, au droit des affaires et des sociétés, au contentieux civil et au droit administratif. Il a fait partie de l’équipe juridique qui a obtenu gain de cause dans une contestation de lois fiscales d’une Première Nation devant la Section de première instance de la Cour fédérale du Canada, le premier litige mettant en cause la Loi sur la gestion financière des premières nations.
Pour Brad Regehr, ce sont ses clients qui entretiennent sa passion pour le droit. « Les rencontrer, leur parler, représenter leurs intérêts… J’ai vite réalisé que mes clients autochtones s’attendent à beaucoup de discussions et d’échanges. C’est une façon de faire que j’adore. Je trouve cela gratifiant, et j’ai appris énormément de mes clients ».
En plus de son travail en cabinet et pour l’ABC, le nouveau vice-président mène une vie personnelle occupée. Il a un fils dans la vingtaine et deux fils de 12 et 14 ans avec sa conjointe Nalini Reddy, une avocate spécialisée en immigration chez Pitblado. Il a été entraîneur d’équipes de soccer et de baseball de niveau amateur et, dans ses temps libres, il fait partie d’un « club de lecture pour papas » avec d’autres pères de jeunes joueurs de hockey. « En fait, on ne lit rien. À moins que les menus comptent, bien sûr », plaisante-t-il.
Brad Regehr est aussi comédien. Avec sa conjointe, il fait partie depuis des années de Lawyers Play, une production conjointe du Royal Manitoba Theatre Centre et de l’Association du Barreau du Manitoba dont les profits sont versés au théâtre. Tous les comédiens sont avocats, juges, stagiaires ou étudiants, mais ils travaillent avec des metteurs en scène, chorégraphes et régisseurs professionnels.
Me Regehr siège actuellement au conseil d’administration du Theatre Centre. Bien qu’on lui ait demandé de poursuivre son mandat pour deux années, il a dû refuser. Une fois qu’il deviendra président de l’ABC, il devra concentrer toutes ses énergies sur sa pratique en cabinet et son nouveau rôle. « Tout le reste deviendra secondaire ».