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Il faudra plus que des sommets pour tenir la haine en échec

Les gouvernements doivent agir rapidement pour répondre aux préoccupations des communautés touchées.

Islamophobie et antisémitisme
iStock

« Organiser des sommets ne suffit pas. » Voilà le message clair (disponible uniquement en anglais) envoyé au nom de l’Association du Barreau canadien par son président, Bradley D. Regehr, à la ministre de la Diversité et de l’Inclusion et de la Jeunesse, Bardish Chagger, et au ministre de la Justice, David Lametti.

La récente attaque à London, en Ontario, où quatre membres d’une famille musulmane ont été tués et leur garçon de neuf ans a été grièvement blessé par un homme qui les a percutés avec sa camionnette alors qu’ils profitaient d’une promenade en soirée, n’est pas un incident isolé, écrit Me Regehr. « Il s’agit d’une manifestation parmi d’autres d’une haine antimusulmane répandue au Canada. Les musulmans et les personnes perçues comme musulmanes sont régulièrement victimes d’attaques verbales et physiques, de menaces et de vandalisme. »

Cet attentat, survenu moins de cinq ans après le massacre de six fidèles dans une mosquée de Québec, fait partie d’une tendance à la hausse. Phénomène tout aussi inquiétant, les incidents antisémites sont également à la hausse au Canada.

L’ABC, dit Me Regehr, est heureuse de voir le gouvernement fédéral organiser des sommets d’urgence sur l’islamophobie et l’antisémitisme. Mais il doit agir rapidement pour répondre aux préoccupations des communautés touchées.

« Les administrations publiques doivent réfléchir à la façon dont les lois et les politiques perpétuent la discrimination systémique au Canada, peut-on lire dans la lettre de Me Regehr. L’inaction des gouvernements – comme le fait de tarder à adopter une loi sur la haine en ligne – accentue la vulnérabilité de ces communautés. »

En octobre dernier, l’ABC s’est exprimée (disponible uniquement en anglais) sur la nécessité de réformer les lois afin de mieux aborder les problèmes liés à la haine – à la fois en ligne et dans la vraie vie. « Nous serions heureux de continuer à offrir notre expertise sur les questions de justice liées à la lutte contre la haine », conclut Me Regehr.