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Leçons de juristes heureux

Ne soyez pas malheureux. Laissez-vous inspirer.

Samatha Peters
Courtoisie

Les personnes qui étudient en droit entendent souvent dire que les juristes travaillent de longues heures et qu’ils risquent de développer des problèmes de santé mentale ou de dépendance. Si on vous apprend qu’il faut vous attendre à être malheureux en droit, vous en arriverez peut-être à la conclusion qu’il vaut mieux chercher son bonheur ailleurs que dans une carrière juridique?

C’est pourquoi nous avons fondé Not Your Average Law JobMC en juin 2021 : pour braquer les projecteurs sur des juristes canadiens heureux, à toutes les étapes de leur carrière, et montrer qu’il est possible d’avoir une carrière juridique gratifiante et épanouissante. Sur notre site Web, vous découvrirez des profils de juristes canadiens heureux.

Voici des leçons que vous pourrez tirées de certaines de leurs histoires.

1. Adoptez l’innovation

La profession juridique est notoirement lente à adopter la technologie et l’innovation. Les jeunes juristes apportent une nouvelle perspective et ont tendance à être plus agiles sur le plan technologique, ce qui est un avantage pour trouver le bonheur dans la profession.

Aman Costigan complète son travail juridique traditionnel au cabinet Shores Jardine avec la prestation de cours de yoga en ligne axés sur les techniques de pleine conscience et visant à aider les juristes à assurer leur bien-être mental. Elle utilise des médias sociaux comme LinkedIn pour promouvoir à la fois son école de yoga (Beyond Yoga for Lawyers) et l’exercice du droit, et les commentaires qu’elle reçoit lui donnent le sourire.

Avocat vancouvérois, Eli Zbar peut remercier la technologie de l’avoir aidé à démarrer son cabinet, Arora Zbar LLP, dès la fin de son stage. Si un processus peut être rationalisé à l’aide d’une technologie existante ou d’une innovation, Eli est prêt à la mettre à l’essai. L’intégration de différents logiciels permet à Eli d’être plus efficace, de réduire la facture de ses clients et de vivre la vie qu’il a toujours souhaitée.

2. Prenez des risques

Lorsque Erin Ryskamp a vu l’offre d’emploi de conseillère juridique dans l’entreprise de technologie financière Mogo en 2017, elle croyait que le poste était « trop bien pour elle », mais elle a quand même postulé. Il ne lui a même pas fallu quatre ans pour devenir directrice principale des Affaires juridiques et commerciales de l’entreprise. Ses premières années comme avocate en pratique privée l’avaient rendue malheureuse. Elle s’épanouit aujourd’hui dans sa carrière de juriste d’entreprise.

Diplômée – avec les plus grands honneurs – d’une prestigieuse faculté de droit au Pakistan, Amna Bhatti a été consternée de voir combien la vie peut être difficile au Canada pour les juristes formés à l’étranger. Comme bien des étudiants, elle sentait la pression de trouver un emploi bien payé. Son rêve était toutefois d’occuper un emploi qui réponde à sa passion pour les droits de la personne et lui permette de profiter de la vie et de s’investir dans la création. Elle a tenté sa chance et a déménagé à Whitehorse, où elle travaille pour la Commission des droits de la personne du Yukon et photographie la faune qui l’entoure.

Comme Samantha Peters ne trouvait pas le travail de ses rêves, elle l’a inventé. Elle a créé Black Femme Legal, une trousse d’outils primée, financée par la Fondation du droit de l’Ontario et destinée aux femmes queers, aux lesbiennes et aux personnes de la diversité des genres noires victimes de violence, de discrimination, de harcèlement ou de misogynie sur leur lieu de travail. Le processus de demande de subvention pour démarrer son œuvre s’apparentait à un coup de dés, mais le projet lui a ouvert des perspectives formidables.

3. Provoquez le changement

L’exercice traditionnel du droit ne convient pas à tout le monde. Selon James Struthers, une grande partie du malaise de la profession juridique découle des conséquences indésirables et involontaires de la lourde structure hiérarchique des cabinets. Après des années à travailler dans un grand cabinet national puis dans un cabinet traditionnel de taille moyenne, James s’est mis en quête d’un travail où il pourrait avoir accès aux avantages des grands cabinets (services de comptabilité, de conformité et de marketing, infrastructure technologique, etc.) sans compromettre ceux des petits cabinets ou de l’exercice seul du droit (autonomie, souplesse, potentiel de revenu, contact direct avec les clients, etc.). C’est ainsi qu’il a lancé macushlaw, une plateforme visant à permettre aux petits cabinets et aux juristes exerçant seuls de tirer pleinement profit des avantages de la petite taille de leur cabinet.

4. Ne restez pas seuls

Les juristes heureux mentionneront souvent les personnes qui les ont soutenus dans leur cheminement, les collègues qui mettent du soleil dans leurs journées et les relations extraprofessionnelles qu’ils privilégient. Priya Sankarapa, une avocate spécialisée en immigration offrant ses services sous l’enseigne PVS Immigration, a trouvé le bonheur dans un travail qui n’exige pas d’elle qu’elle soit au bureau tous les jours. Sa carrière lui permet désormais de rendre visite à sa famille en Inde pendant de longues périodes tout en travaillant à distance. Victoria Weir, une coordonnatrice de programmes à l’Association d’éducation juridique communautaire de Winnipeg, est motivée par l’équipe formidable avec laquelle elle travaille et l’occasion qu’elle a de partager ses connaissances avec une communauté qui compte beaucoup pour elle.

5. Puisez votre force dans la vulnérabilité

Tous les juristes que nous avons interrogés ont fait preuve d’ouverture quant à leur vulnérabilité en acceptant qu’on rende publique leur histoire personnelle. Assumer sa vulnérabilité demande beaucoup de courage et entraîne souvent des répercussions positives.

Elsa Ascensio, une avocate spécialisée en droits des travailleurs à la Clinique juridique communautaire de Hamilton, est aussi une artiste et une bijoutière. Elle établit de nombreux parallèles entre la création artistique et l’exercice du droit, et celui qui ressort le plus est le fait que la vulnérabilité est critique aux deux sphères d’activités. Elsa ne fait pas mystère de ses problèmes de santé mentale auprès de son équipe ou du public, et elle fonctionne mieux quand elle sait qu’elle a droit à l’échec et qu’on lui fera des commentaires constructifs. Apprendre de ses erreurs l’aide à devenir une meilleure avocate et une meilleure artiste.

La communauté des juristes canadiens heureux grandit et nous voulons que vous vous joigniez à la fête. La première étape pourrait être de revoir vos attentes. Un diplôme en droit est un billet vous donnant accès à une grande diversité d’emplois et à la liberté d’adapter votre pratique à ce qui vous intéresse.