Un artiste du droit
Kyle Bienvenu, lauréat de 2023 du Prix de l’étoile montante Douglas-Miller, s’exprime sur ce qu’il faut pour briller dans la pratique du droit
Au moment où Kyle Bienvenu a obtenu son diplôme d’études secondaires à Victoria, en Colombie-Britannique, il savait exactement ce qu’il voulait faire par la suite, car il s’agissait de quelque chose qu’il avait toujours eu en lui. Il voulait être un artiste.
« J’aime jouer, j’aime m’exécuter devant des gens, explique le danseur de formation professionnelle. J’aime le travail qu’il faut pour atteindre ce point. »
Aujourd’hui, en tant qu’associé chez Hira Rowan LLP à Vancouver et à titre de lauréat le plus récent du Prix de l’étoile montante Douglas-Miller de l’ABC, il utilise ces mêmes mots pour décrire le sentiment qu’il ressent en tant qu’avocat plaidant en droit commercial et en droit de la construction.
« Les papillons que l’on ressent juste avant de monter sur scène ou d’entrer dans une salle d’audience sont très, très semblables, quoique le costume soit différent la plupart du temps », dit-il.
Après avoir dansé professionnellement pendant quelques années, Me Bienvenu s’est donné comme objectif de trouver une carrière qui pourrait lui offrir une stabilité financière impossible à obtenir dans le monde des arts.
En 2002, il s’est enrôlé dans les Forces armées canadiennes. Au cours des douze années suivantes, il a assumé les fonctions d’opérateur d’équipement d’information de combat (Marine). Il a ensuite reçu la Décoration des Forces canadiennes pour ses services. Pourtant, il savait depuis longtemps qu’il voulait retourner à l’école. Ainsi, deux ans après son entrée dans la Réserve navale, il s’est inscrit à l’Université de Victoria, tout en continuant de travailler dans les Forces pendant ses études.
Au cours de la troisième année de ses études de premier cycle, une tendance s’est manifestée. La plupart des cours qu’il suivait sans aucun intérêt entretenaient un lien avec le domaine du droit.
Sa femme lui a suggéré de se présenter au LSAT, et il a lui-même été surpris par la note impressionnante qu’il a obtenue, assez bonne pour lui ouvrir les portes de la faculté de droit de l’Université de Victoria. C’est là qu’il dit être tombé amoureux de la profession d’avocat.
« Ce qui m’a attiré, c’est le caractère immuable de la profession », explique Me Bienvenu, qui a été admis au barreau en 2013. Il affirme avoir aimé le fait « qu’il y a du noir, du blanc et une foule de tons de gris. J’aime vraiment ce gris. »
L’associé fondateur de Hira Rowan LLP, Mark Rowan, a présenté la candidature de Me Bienvenu au prix en raison de l’énergie juvénile et enthousiaste qu’il apporte à son cabinet depuis 2016. « Il savait exactement ce qu’il apportait au cabinet même quand il en était à ses premiers pas, raconte Me Rowan. Il n’avait pas peur ». Selon lui, Me Bienvenu, avec sa volonté de tout essayer, est la personne du cabinet qui comble le fossé entre les membres les plus âgés et les plus récents de l’équipe.
Il aide même les juristes en devenir en organisant des séminaires sur des pratiques juridiques de base, comme la rédaction de mémoires, pour des étudiants en droit et de jeunes juristes qui se joignent à Hira Rowan LLP et à d’autres cabinets.
Si vous interrogez Me Bienvenu, il attribue les occasions qui se sont présentées à lui tôt dans sa carrière à son ambitieux travail de réseautage. Il croit qu’une part importante de ce qui l’a mené à devenir un membre influent de son cabinet et de l’ABC est le fait qu’il ne craint pas d’entrer dans les bonnes salles pour trouver les bonnes personnes… et des sandwichs.
Il raconte qu’il traînait un jour au salon des étudiants et des étudiantes de la faculté de droit de l’Université de Victoria, affamé. Il a remarqué tout près une salle de classe vide avec des étudiants qui lui ont dit qu’il pourrait avoir un sandwich gratuit s’il devenait membre de l’Association du Barreau canadien. « Ça me va », a-t-il alors répondu.
Il n’a jamais cessé depuis d’être membre et a été vice-président de la Sous-section du droit de la construction de l’ABC-CB et ancien représentant élu au Conseil provincial de l’ABC-CB.
Une grande partie de ce qui le pousse toujours vers une carrière prometteuse en droit vient d’une leçon commune qu’il a apprise dans deux mondes complètement différents, la danse et l’armée. Pour Me Bienvenu, une carrière en droit consiste à reconnaître l’importance de l’équipe qui l’entoure, ce qui lui permet de se démarquer, comme un danseur à qui l’on confie un solo.
« Chaque interprète sera jugé sur la façon dont il se comporte ce soir-là, dit-il. Mais si vous ne faites pas partie d’un groupe plus vaste qui travaille ensemble pour améliorer les performances individuelles, vous passez à côté de quelque chose. J’espère donc que je ne suis pas le seul à dire que la pratique du droit n’est pas un sport individuel. »