Réfléchir aux obstacles auxquels sont confrontés les gens

Si nous voulons éliminer les inégalités associées aux handicaps, dit la professeure Laverne Jacobs, il nous faut commencer par reconnaître, dans notre propre quotidien, les inégalités structurelles auxquelles les personnes handicapées sont confrontées.

Il est tout à fait malencontreux qu’il ait fallu une crise telle que la pandémie de COVID-19 pour obliger la société à envisager les questions d’inégalité sous un nouvel angle, fait-elle remarquer. « C’est pourtant le plus important catalyseur que j’ai vu à notre époque. »

Me Jacobs, qui a fondé et dirige le projet The Law, Disability and Social Change Project, une initiative de recherche et de politique publique à la Faculté de droit de l’Université de Windsor, est la lauréate cette année du prix « Les assises » qui reconnaît les efforts visant à promouvoir l’égalité au sein de la communauté juridique.

En tant que femme noire ayant un handicap, elle espère que le prix encouragera d’autres juristes à réfléchir aux obstacles auxquels sont confrontées les personnes handicapées, où qu’elles vivent, travaillent ou s’amusent. La professeure Jacobs est convaincue « que rien ne devrait être fait “sans nous” et espère que ce prix inspirera d’autres personnes à se joindre à cette cause ».

La professeure Jacobs, qui a subi des lésions de la moelle épinière pendant sa carrière, participe aux activités de l’Association du Barreau de l’Ontario depuis le début de ses études supérieures. Elle a notamment siégé au Comité de direction de la Section du droit administratif. Cette expérience « m’a donné des occasions de réfléchir aux difficultés rencontrées par les personnes handicapées qui traitent avec le système de justice administrative », explique-t-elle, soulignant que ses travaux sont largement axés sur l’accès et l’égalité des communautés marginalisées au sein du système de justice administrative.

Elle réfléchit souvent aux difficultés qui se recoupent. Elle renvoie fièrement aux étudiants et étudiantes qui effectuent des recherches dans le cadre du projet Law, Disability & Social Change Project qui s’intéressent au droit de la famille, au droit des affaires, au droit administratif, au droit pénal ou autres domaines qui n’ont pas de lien direct avec les handicaps.

« Malgré leurs antécédents et les domaines du droit qui les intéressent particulièrement, les étudiants se sont réunis autour de l’effort pour considérer les situations au sein de la société du point de vue de l’égalité des personnes handicapées, explique-t-elle. Lorsqu’ils obtiennent leur diplôme et commencent à exercer, ils pensent à la manière dont l’inégalité vécue par les personnes handicapées se manifeste dans leur domaine du droit et, plus fondamentalement, dans la situation des clients particuliers qui les consultent. »

Alors que la connaissance du droit est importante, la professeure Jacob pense que la meilleure approche pour assurer la promotion de l’égalité « est de mettre le droit de côté et de réfléchir aux moyens d’être un bon être humain ».

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Le Prix « Les assises » célèbre les réalisations d’un ou d’une juriste ou d’une organisation ayant contribué de manière exceptionnelle à la promotion de l’égalité dans la profession juridique, la magistrature ou la communauté juridique au Canada. Ce prix reconnaît les efforts efficaces visant à promouvoir ou à faire progresser l’égalité, à l’échelle nationale ou une contribution exceptionnelle concernant les questions de race, de sexe, de handicap, d’orientation sexuelle ou autres questions reliées à la diversité au sein de la communauté du lauréat ou de la lauréate.

Laverne Jacobs (biographie disponible uniquement en anglais) est vice-doyenne (recherche et cycles supérieurs) et professeure agrégée à la Faculté de droit de l’Université de Windsor. Elle enseigne, effectue des recherches et écrit dans les domaines du droit et des handicaps, du droit administratif et des droits de la personne. Son intérêt pour les expériences quotidiennes vécues par les personnes handicapées, particulièrement alors qu’elles interagissent avec la sphère juridique, et le fait de veiller au respect de l’égalité, de l’inclusion et de l’équité au sein du système juridique caractérisent ses travaux. Me Jacobs s’intéresse particulièrement aux enjeux situés à la croisée des handicaps, de l’égalité et du système de justice administrative. Elle a à son actif un grand nombre de publications et d’exposés dans ses domaines de prédilection, tant au Canada qu’à l’étranger.

Me Jacobs a fondé et dirige le projet The Law, Disability & Social Change Project, un centre de recherche et de politique publique à la Faculté de droit de l’Université de Windsor, qui œuvre pour favoriser et développer des communautés inclusives. S’appuyant sur la devise des défenseurs des droits des personnes handicapées « rien sans nous », le centre entreprend un éventail de projets qui visent à alimenter des recherches et des théories avérées dans les domaines de l’élaboration de politiques et de la prise de décisions juridiques. Elle est en outre codirectrice du groupe Disability Rights Working Group au Comparative Equality & Anti-Discrimination Law de la Faculté de droit de l’Université Berkeley.

La professeure Jacobs a été la première titulaire de la Chaire de recherche Fulbright Visiting Research Chair in Canadian Studies à l’Université de la Californie, Berkeley, et a été chercheuse invitée au Center for the Study of Law and Society de la Faculté de droit de l’Université Berkeley. De manière parascolaire, elle a été plusieurs fois nommée par décret en qualité de membre à temps partiel du Tribunal des droits de la personne de l'Ontario et de membre du Conseil consultatif des normes d’accessibilité en vertu de la Loi de 2005 sur l’accessibilité pour les personnes handicapées de l’Ontario. Elle a siégé au conseil d’administration d’un certain nombre d’organisations, dont le Centre d’action pour la sécurité du revenu, l’Institut canadien d’administration de la justice et Beyond Disability of Windsor-Essex. Consulter ce site (uniquement en anglais) pour de plus amples renseignements au sujet de Laverne Jacobs.