L’IA en pratique

À l’heure où toutes les industries du monde intègrent l’intelligence artificielle à leurs activités, il est devenu crucial pour les professionnels du droit de comprendre ces outils pour rester concurrentiels et efficaces.

Cela dit, comment les juristes peuvent-ils intégrer et utiliser l’IA dans leurs cabinets?

La série de webinaires sur les technologies de l’IA en pratique de l’ABC a été pensée pour répondre à cette question.

« Notre objectif est de fournir une information juste et actuelle au sujet de la profession juridique. Or, l’IA est un sujet de discussion incontournable, » annonce Christiane Saad, directrice du Programme de pratique du droit en français à l’Université d’Ottawa et présidente du sous-comité Avenirs en droit de l’ABC, qui a lancé les webinaires en juin.

Cette série en trois séances a pour but d’aller au-delà des lieux communs qui vantent l’IA comme une « solution magique », et d’en aborder les aspects pratiques, poursuit-elle. Plus précisément, il faut se demander comment l’utiliser pour les recherches, la rédaction et l’analyse juridiques.

La réflexion autour de l’IA en droit est souvent axée sur les questions d’éthique et de propriété intellectuelle qu’elle soulève. Toutefois, Me Saad et son sous-comité étudient les moyens de la mettre à contribution pour améliorer l’accès à la justice.

« Nous voulons la rapprocher le plus possible des ateliers, et fournir des démonstrations, et des conseils et outils purement pratiques que les avocats pourront mettre à profit dans leur travail. »

Alimentés par des discussions menées par des juristes et des profanes, les webinaires proposent une réflexion approfondie sur les façons dont les cabinets utilisent l’IA et sur les développements à prévoir. Voici des exemples : utiliser l’IA pour analyser de grandes quantités de données juridiques, pour repérer les tendances et pour déceler les incohérences dans la documentation juridique. On cherche aussi à savoir comment utiliser efficacement l’IA dans la rédaction juridique au vu des risques liés à la propriété intellectuelle, à la propagation des préjugés et à la vie privée.

Les spécialistes parlent des façons pour les cabinets de choisir les outils IA de manière à en maximiser les avantages pour rationaliser les processus internes et améliorer la productivité.

Les webinaires abordent également les actuelles lacunes de l’IA et les questionnements sur l’accès équitable à cette technologie.

« On connaît mieux qu’avant les tangentes que la profession va suivre et les façons dont ces outils seront intégrés, mais qu’en est-il du rôle principal du juriste? Qu’y gagnera-t-on de plus? J’en vois qui s’inquiètent », dit Me Saad.

« Il y a un risque d’isolement s’il s’agit de travailler plus avec des machines et moins avec nos semblables. »

Elle attire l’attention sur un autre défi : trouver le juste équilibre et prodiguer des conseils sans tomber dans la publicité vantant tel ou tel outil.

Il existe des milliers d’outils IA, et il est important de choisir les mieux adaptés au travail des juristes sans déroger au cadre réglementaire de la profession.

« En tant que juristes, nous devons protéger la confidentialité de tout ce qui concerne nos clients. »

D’après Me Saad, il faut améliorer la disponibilité de ces outils pour les juristes exerçant seuls et les petits cabinets, dont les ressources sont limitées.

« Quand on réfléchit sur l’avenir de la profession, on constate que certains risquent d’être laissés derrière s’ils ne s’adaptent pas rapidement » avertit-elle, faisant observer que les petits cabinets risquent de devenir moins compétitifs quand les gros joueurs pourront créer ou acheter leurs propres outils IA.

Malgré tout, elle y voit un gros potentiel de gains en efficacité, dans la communication et pour l’accès à la justice.

« C’est notre grand objectif. »

La série de webinaires sur les technologies de l’IA en pratique peut être achetée dès maintenant sous forme d’enregistrements.