Dès leur plus jeune âge, les enfants apprennent comment jouer ensemble harmonieusement. So­yez aima­ble et Vous commencez une autre jour­née de travail. Vous vous connec­tez au réseau du cabinet, qui vous a confié un nouveau dossier, avec fiches de renseignements et une évaluation du degré de difficulté. Ensuite vous clavar­dez avec d’autres juristes sur un site de crowdsourcing au sujet d’une récente ana­lyse annuelle de l’ensemble des sentences arbitrales rendues au Canada en matière d’emploi. Demain, vous diffu­serez un interrogatoire avant procès à votre client au moyen de Google Glass.

De la science-fiction? Pas du tout. L’utilisation intégrée de la technologie dans l’exercice du droit est déjà une réalité. Les cabinets créent de nouveaux systèmes pour automatiser et rentabiliser le travail juridique et en simplifier l’utilisation.

Samfiru Tumarkin, un cabinet spécia­lisé en droit du travail, a récemment inauguré un programme interne de gestion de la relation avec la clientèle. Le CRM identifie les sources de références de clients, telles que les sites web, ou les ré­fé­rences provenant directement d’un autre client. Après l’ouverture d’un dos­sier et qu’un membre du personnel ait rempli une fiche d’information, le système confie le dossier à un juriste selon son degré de difficulté.

« Nous savions qu’un logiciel pouvait faire tout ça, » déclare Lior Samfiru, associé fondateur du cabinet. « Nous n’avons rien trouvé sur le marché. Nous l’avons donc élaboré nous-même. C’est un investissement qui, à long terme, nous économisera du temps et des ressources. »

L’atout indéniable du réseau est sa capacité d’attribuer des dossiers de manière automatisée, ce qui facilite la gestion des charges de travail. Tous les jours, quand les avocats ouvrent une session, ils communiquent leur dispo­nibilité au système. 

« Nous avons beaucoup de clients et nous procédions un peu au hasard », déclare Me Samfiru. « Nous voulons le faire de façon organisée. »

D’autres sociétés développent des logiciels pour créer des documents juridiques. L’an dernier, Shake, une entreprise en démarrage américaine, a lancé une appli qui demande à l’utilisateur de répondre à quel­ques questions simples avant de génèrer des contrats, tels les baux ou les ententes de confidentialité. Plus de 80 000 personnes sont abonnées au service et la société a récemment réussi à lever plus de 3 millions de dollars en investissements.

Les gens disent que les programmes existants sont très peu sophistiqués ou inférieurs, mais c’est normal », déclare Marcel Naud, agent de marques de commerce chez Robic et ancien organisateur de la conférence juridique sur la propriété intellectuelle. « Ainsi, lorsque les appareils photo numériques sont apparus, l’image était de mauvaise qualité. Finalement, la technologie s’est améliorée et le numé­rique remplace la pellicule. Les avocats di­sent que les documents juridiques créés par les programmes ne sont pas d’assez bonne qualité. Ils suffisent à une portion du marché, et ils s’améliorent. »

Monica Goyal est l’une des pionnières de ce marché juridique en mutation. En tant que fondatrice de My Legal Briefcase, un site web qui donne des instructions précises pour créer des documents juridiques, elle pense qu’un nouvel environnement règlementaire et un glis­se­ment culturel ouvriront la voie à une nouvelle ère dans les services juridiques.

« Les avocats hésitent à innover », dit Me Goyal, associée chez Aluvion Law. « La restriction concernant la participation de non juristes dans le capital d’un cabinet juridique est un obstacle. Pour bâtir une entreprise, il faut des capitaux. Il nous faut un “incubateur juridique”, point de rencontre des gens ayant des idées et des gens possédant le savoir-faire technique. Nous avons besoin d’investissements accrus dans le marché juridique. »

Le prêt-à-porter techno­logique pour les juristes

Le prêt-à-porter technologique est la dernière mode des gadgets technologiques. Google Glass, les lunettes connectées de Google, font le plus couler d’encre. Il s’agit d’une paire de lunettes haute technologie qui permettent aux utilisateurs d’aller en ligne en un clin d’œil. Récemment, un avocat californien a été autorisé par le tribunal à utiliser Google Glass pendant le pro­cès pour enregistrer les dépositions.

« Pour la technologie, le potentiel est énorme », déclare Andy Ninh, en troi­sième année à la Faculté de droit à la Michigan State University, qui possède une paire de lunettes connectées. « Ré­cemment, un jeune médecin a réa­­­l­isé une opération avec succès avec l’aide d’un chirurgien situé dans un autre État. »          

À date, cela ne fait pas l’unanimité. On s’inquiète quant à la vie privée et à la sécurité, particulièrement car les lunettes peuvent prendre des photos et enregistrer des vidéos.          

« Quant à la vie privée, j’ai soutenu que nous avons des caméras cachées qui enregistrent des vidéos avec des appareils actuels sans qu’on le sache. », déclare Andy Ninh. « Je ne vois pas ce que le fait de revêtir la technologie change; question sécurité, vous pouvez configurer les lunettes pour qu’elles vérifient votre rétine pour ouvrir une session. »          

Parallèlement, les compagnies déve­loppent des montres intelligentes et des appareils de surveillance de la santé tels que le populaire Fitbit qui suit le sommeil et l’activité physique. Andy Ninh pense que la miniaturisation des appareils continuera à l’avenir. « Nous pourrions arriver à un appareil qui tiendra dans une lentille de contact », dit-il. 

Des services conçus pour le consommateur

Curieux de savoir ce que vous obtiendrez si vous perdez votre emploi en Ontario? L’application pour calculer l’indemnité de départ peut vous renseigner et aussi enseigner une leçon aux juristes.

Les services juridiques contemporains reposent sur l’information. Les cabinets ne peuvent plus se fier à la publicité traditionnelle pour être reconnus. Pour atteindre le client, il faut être créatif.          

Lior Samfiru a eu l’idée de créer l’appli après avoir remarqué qu’un grand nombre des appels lui parvenant portaient sur l’indemnité de départ. Il a écrit la logique de l’appli et, avec l’aide d’un développeur, a lancé le programme en novembre 2013. Elle a déjà été télé­chargée 5 000 fois.          

« Dans mon domaine, les gens ne savent pas qu’ils ont besoin d’un avocat », dit Me Samfiru, un cabinet spécialisé en droit du travail. « Les gens apprécient des renseignements utiles qu’ils peuvent obtenir sur un site web ou autre média social. Des gens nous téléphonent, recherchant une aide après avoir consulté l’appli. C’est un outil de marketing génial. »

Monica Goyal connaît bien la question de la satisfaction des clients. Son site web My Legal Briefcase leur donne des instructions détaillées sur la création de documents juridiques. Son nouveau cabinet, Aluvion, facture un forfait de 750 $ pour la constitution d’une société. Son site affiche, en détails, ses prix pour le service et ceux de plusieurs concurrents.          

« Les clients veulent que le travail soit fait simplement », dit Me Goyal, et ils veulent connaître le prix. « Nos prix sont concurrentiels, car nous avons un système automatisé. Nous avons examiné le temps nécessaire pour traiter un appel et pour produire des registres des procès-verbaux. Nous essayons de l’améliorer. »          

Les petits projets sont de bons points de départ pour atteindre de nouveaux clients, à peu de frais.          

« Ce n’est pas vous que cher­chent les gens, mais des renseignements », déclare Me Samfiru. « Tout le monde a un site web, mais ils sont généralement inutiles ou dépassés. Les vieilles méthodes de marketing sont dépassées. Il faut être plus créatif. »

Liste des 5 applis incontournables pour votre mobile

Tirez le meilleur parti de votre téléphone mobile ou de votre tablette avec ces applis utiles.

oneSafe : N’oubliez plus jamais un autre mot de passe. Avec cette appli, un mot de passe principal est utilisé pour en consulter de nombreux, ainsi que des NIP. La synchronisation Dropbox pour les utilisateurs d’appareils Mac et Android sauvegarde les données sur des appareils multiples.

JotNot Scanner Pro : Cette appli indispensable scanne et convertit les documents en format PDF. Assurez-vous de prendre la version pro.

Any.DO : Un pense-bête élégant pour votre téléphone.

SignNow : Avez-vous immédiatement besoin du paraphe d’un client? Cette appli vous permet de remplir des formulaires accessibles en PDF et de signer du bout du doigt.

IFTTT : Pour les amateurs de technologie, IFTTT (If This, Then That), leur permet de lier des sites tels que Facebook et Gmail pour créer des « recettes », programmes mi­niatures pour leur téléphone. Une recette peut automatiquement sau­vegarder vos photos dans un fichier Dropbox ou envoyer un tex­to le matin annonçant la mé­téo.

 

Liste des principaux blogues sur la technologie juridique

Avez-vous du mal à rester au fait des nouvelles technologiques? Lisez ces blogues.

iPhoneJD: Un blogue complet au sujet des produits Apple pour les juristes (uniquement en anglais).

Droitdu: Ce site francophone est l’un des meilleurs blogues canadiens dans ce domaine.

Law Sites Blog: Ce site Web américain présente les applis, sites Web et logiciels les plus récents.
 

Les conseils des experts

 

« Vous devez décider quoi faire, quel public vous voulez atteindre ou ce que vous tentez d’améliorer. Définissez vos objectifs, puis trouvez la technologie pour les atteindre. Qu’il s’agisse de désencombrement, d’efficience accrue ou de marketing, pensez aux solutions technologiques et demeurez branché. »

 

 

 

« C’est une question de culture. Les cabinets juridiques peuvent être très conservateurs. Nous prédisons l’avenir sur la foi du passé. L’innovation, c’est créer un avantage par rapport aux autres. Vous devez être entrepreneur dans l’âme. Les cabinets doivent être ouverts aux projets qui ne leur semblent pas appropriés et pourraient ne rien rapporter. Les spécialistes des codes programment des machines. Les juristes programment des relations. Créez un milieu où différentes idées peuvent se rencontrer et créez quelque chose de puissant. »

 

 

 

« Vous pourriez établir un groupe d’innovation qui se réunit une fois par mois. C’est une occasion de rencontrer d’autres gens et de se soutenir les uns les autres. Créez un Prix de l’innovateur dans votre bureau. »