Pour une consultation publique sur les tentatives de « réparation » des organes génitaux des enfants intersexués
Plusieurs sections de l’ABC exhortent le gouvernement fédéral à lancer une consultation publique sur les chirurgies non consensuelles, évitables et médicalement inutiles sur des enfants intersexués.
Les sections sur l’orientation et l’identité sexuelles, du droit de la santé, du droit pénal et sur le droit des enfants ont communiqué ce message dans une lettre adressée à Marci Ien, ministre des Femmes et de l’Égalité des genres et de la Jeunesse (disponible uniquement en anglais).
En 2019, les sections se sont ralliées à d’autres organisations de la communauté 2ELGBTQI+ pour demander que le paragraphe 268(3) du Code criminel soit modifié afin d’interdire les chirurgies sur des enfants intersexués qui sont évitables et qui ne sont pas médicalement nécessaires tant que l’enfant n’est pas assez âgé pour participer de façon significative à la décision.
Notant que près de 1,7 % de la population mondiale naît avec des variations intersexuelles (environ le même nombre que de personnes rousses), les sections expliquent que la plupart des différences entre les variations intersexuelles ne présentent aucun risque immédiat pour la santé et ne devraient pas être traitées avant que l’enfant puisse participer au traitement.
« Cela dit, les chirurgies dites de “normalisation”, qui visent à rendre les organes génitaux ambigus d’apparence “typiquement” mâle ou femelle, sont monnaie courante depuis des décennies, précise-t-on dans la lettre. On y recourt pour épargner à l’enfant intersexué les moqueries, le rejet et la stigmatisation et pour réduire chez ses parents la peur qu’il soit ostracisé. Il s’agit certes d’un objectif louable. Toutefois, on constate de plus en plus les méfaits de ces interventions, qui tendent à en surpasser les bienfaits. »
En 2023, les sections de l’ABC sollicitent à nouveau la tenue d’une consultation publique traitant des chirurgies sur les enfants intersexués, et proposent que le lancement de cette consultation coïncide avec la Journée de la visibilité intersexe, le 26 octobre 2023. Ils ajoutent que le gouvernement fédéral devrait adapter sa terminologie et utiliser « des chirurgies non consensuelles, évitables et médicalement inutiles » au lieu de « chirurgies purement cosmétiques », car cette dernière expression peut être utilisée pour dénigrer les efforts des personnes trans pour harmoniser leurs caractéristiques sexuelles et leur identité de genre.