Gouvernance et protection de nos droits à l’ère numérique
À Droit moderne, Maroussia Lévesque, du centre Berkman Klein à l'Université Harvard, parle de l’effet des technologies numériques sur nos droits et de l’émergence de nouveaux systèmes de gouvernance.

La vitesse à laquelle nos sociétés et nos vies se transforment sous l’effet des technologies numériques est tout à fait inattendue. L’intelligence artificielle, la reconnaissance faciale, l’informatique quantique sont et seront, sans aucun doute, parmi les principaux moteurs de ces bouleversements.
Évidemment, ces technologies ont le potentiel pour nous aider à améliorer nos vies. Mais elles peuvent également être utilisées pour aggraver les inégalités et enfreindre nos droits et libertés. D’où les initiatives pour encadrer leur évolution, par la voie de la règlementation et de la gouvernance, notamment dans l’Union européenne qui prépare une loi sur l’intelligence artificielle, entre autres.
Par ailleurs au Canada, nous nous apercevons que la Charte canadienne, conçue pour enchâsser nos libertés fondamentales par rapport à l’État en ce qui a trait à l'expression, nos croyances religieuses, nos droits démocratiques et à la vie privée, est rattrapée par une autre réalité. La technologie a ouvert une fenêtre imprévue sur le rôle grandissant des acteurs privée dans notre espace politique. Ceci a forcément contribué a bouleversé nos repères vis-à-vis la gouvernance des droits de la personne.
Alors comment les acteurs gouvernementaux peuvent-ils assurer le respect de nos droits et libertés dans ce monde nouveau ?
Pour nous parler de ces enjeux, nous avons invité Maroussia Lévesque, avocate et chercheuse en droit des technologies. Ses travaux portent justement sur la gouvernance de l’intelligence artificielle. Elle est doctorante à la Faculté de droit de l’université Harvard, affiliée au centre de recherche Berkman Klein et fellow senior au groupe de réflexion CIGI (Centre for International Governance Innovation). Elle a participé à l’élaboration de politique étrangère en matière d’IA à Affaires mondiales Canada et été recherchiste auprès de la Juge en chef du Québec. Me Lévesque est aussi membre du groupe de travail sur l’IA et les protocoles autochtones et a participé à l’élaboration d’un standard sur les biais algorithmiques à l’Institute of Electrical and Electronics Engineers (IEEE).