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Changer le monde : Duncan Marsden

Le travail pro bono au cœur de l’action. Pourquoi les jeunes devraient en faire davantage ?

Photo : Courtoisie du Projet True

Le travail pro bono que réalise Duncan Marsden l’a amené, pour ainsi dire, du cessez-le-feu au Sri Lanka à une école de Calgary où un étudiant homosexuel s’était vu interdire une place dans le même dortoir que les autres garçons participant à un camp de musique.

M. Marsden, un associé du cabinet BLG à Calgary se spécialisant en droit du travail et de l’emploi, a également aidé à mettre sur pied l’organisme de bienfaisance MitoCanada lorsque le fils d’un ami a été diagnostiqué d’une maladie mitochondriale.

Nommé lauréat du National Pro Bono Distinguished Service Award l’an dernier, M. Marsden aime passer ses moments libres à faire de la course. Il se décrit comme étant « un coureur de piste qui participe à des marathons de temps à autre », et en 2010, il a couru son premier « ultra-marathon » de 100 km — Running on Empty — dans les passages montagneux de la région Kananaskis en Alberta afin de recueillir des fonds au profit de MitoCanada et de mieux faire connaître cet organisme.

Comment un avocat se spécialisant en droit de l’emploi en vient-il à mettre sur pied une œuvre de bienfaisance?

Le fils d’un bon ami souffre d’une maladie mitochondriale. Il cherchait à mettre sur pied un organisme de bienfaisance il y a quelques années et BLG lui a donné un coup de main. […] Par la suite, je suis devenu membre du conseil d’admi­nistration de l’organisme et j’ai exercé ces fonctions pendant environ quatre ans.

Une fois l’œuvre de bienfaisance mise sur pied, j’ai fait savoir à Blaine (Penny, le chef de la direction de MitoCanada et le père de l’enfant en question) qu’il était temps de recueillir des fonds et c’est ce qui nous a amenés à créer le marathon Running on Empty.

L’an dernier, je me suis joint à un groupe pour courir le marathon, qui a lieu à Calgary au profit de MitoCanada. Nous étions dix à courir, tous attachés l’un à l’autre, et nous avons fini par battre le record mondial Guiness dans cette catégorie de marathon.

Quel a été pour vous le dossier pro bono le plus important ou le plus intéressant?

J’ai aidé un étudiant homosexuel du secondaire à qui on avait interdit de participer à un camp de musique à moins qu’il ne dorme dans une chambre où il serait séparé des autres garçons. J’ai travaillé auprès de son école afin de régler ce dossier et les respon­sables ont monté au créneau pour mettre en œuvre des initiatives de lutte contre l’intimidation et favorisant l’inclusion.

Pourquoi est-il important pour les jeunes avocats de faire du travail pro bono?

Cela leur donne un goût de « l’aspect hollywoodien » de la profession juridique. Les dossiers pro bono sont ceux dont les gens aiment entendre parler et il est bon pour les jeunes juristes d’avoir la possibilité de rencontrer des clients et de s’impliquer dans des dossiers intéressants. De plus, ces dossiers ont plus souvent tendance à se rendre à l’étape du procès et cette expérience devant les tribunaux est un atout de plus en plus précieux pour les jeunes avocats et avocates.

 

Entretien avec Kerry Simmons

Kerry L. Simmons, c.r., a été élue deuxième vice-présidente de l’ABC en mars. Associée directrice chez Cook Roberts, s.r.l., à Victoria, elle deviendra présidente nationale en août 2017.

En 2012-2013, el­le a été présidente de la Di­­vi­­sion de la Colombie-Britanni­que. Elle y a dé­fendu avec véhémence l’accès à la justice et aux ser­vices juridiques en milieu rural et dans les petites localités. Sur la scène nationale, elle a siégé au Bureau d’administration et représente ac­tuellement sa province au Comité de recrutement.

Nous l’avons rencontrée. Elle nous parle de sa carrière, de la profession et de sa vie en général.

Qu’est-ce qui vous a poussée à devenir avocate?

Dans la vallée de Cowichan (dans l’île de Vancouver) où j’ai grandi, des avocats aidaient les gens à régler leurs problèmes juridiques et œuvraient bénévolement pour améliorer la vie locale. J’ai ainsi pu voir des avocats généreux, engagés et passionnés aidant leur pro­chain, et j’ai décidé d’en faire ma vocation. Le droit est un langage incompréhensible pour la majorité des gens; pour moi, l’avocat est un traducteur qui leur vient en aide.

Pourquoi êtes-vous devenue membre de l’ABC?

Au secondaire, puis à l’université, j’ai travaillé chez MacCarthy Ridgway McCutcheon and Lawson, un cabinet où j’ai rencontré Parker MacCarthy, président de la Division de la Colombie-Britannique en 1993 et président national en 2006-2007. Il m’a parlé de l’ABC et de l’importance d’une association d’avocats assez forte pour faire avancer les dossiers de grande ampleur de façon bénéfique pour la profession, le système de justice et le public. Pendant mes études et comme avocate depuis lors, j’ai tâché et je m’efforce toujours de suivre son exemple d’engagement professionnel. Je suis membre dévouée de l’ABC depuis 1996, et fière de l’être!

Quel conseil donneriez-vous aux jeunes avocats, sur le succès en droit et dans la vie en général?  

Sachez qui vous êtes et ce qui compte le plus pour vous, sachez quelle vie vous voulez mener, et restez fidèles à vous-mêmes dans tout ce que vous faites au travail et ailleurs. Cette orientation profonde se matérialise rarement en début de carrière, mais évolue et prend forme au fil des années. Cependant, plus tôt elle se concrétise, plus vite l’a­vocat goûte le bonheur d’incarner sa propre définition du succès.

SUR LE CÔTÉ :

Où avez-vous passé vos dernières vacances?  

L’an dernier, après la CJABC, j’ai parcouru les côtes septentrio­nales et orientales de Terre-Neuve. J’adore la mer, et j’ai pris un vif plaisir à contempler ces magnifiques paysages, sans compter les lieux historiques que j’ai visités.

Quel est le dernier livre que vous avez lu?    

Je suis en train de lire Tragedy in the Commons (tragédie aux Communes), d’Alison Loat et Michael MacMillan. Je m’inté­resse davantage à la machine politique qu’à la politique comme telle; ce livre renferme des observations pé­nétrantes accompagnées de récits d’anciens députés.

Quel est le dernier film que vous avez vu?

The Fantastic Mr. Fox (Fantastique Maître Renard), avec ma nièce Connelly et mon neveu Brady quand nous sommes allés en Ontario en avril.

 

L’influence de l’ABC

Examen des interventions et mémoires récents de l’ABC sur des questions d’intérêt public.

Peines minimales obligatoires

Le 14 avril, la Cour suprême du Canada a rendu sa décision opposant 6 juges à 3 dans l’affaire R. c. Nur dans laquelle elle a affirmé que l’exigence de peines minimales obligatoires pour la possession d’ar­mes à feu sans permis enfreint l’article 12 de la Charte. L’ABC était intervenue en l’espèce, soutenant que les juges devraient pouvoir envisager des mesures moins extrêmes que des peines minimales obligatoires et avait exhorté à la mise en œuvre d’une « soupape ».

En affirmant l’inconstitutionnalité des dispositions en litige, la Cour suprême a affirmé un arrêt rendu par la Cour d’appel de l’Ontario en 2013 aux termes duquel les peines minimales obligatoires constituent une « peine cruelle et inusitée ». Dans l’arrêt de la CSC, la juge en chef McLachlin a écrit : « Essentiellement, on peut prévoir que le par. 95(1) s’applique à des infractions réglementaires qui comportent une culpabilité morale minime, voire nulle, et qui n’exposent le public à aucun danger ou presque ». 

L’arrêt ajoute : « En outre, vu la conclusion selon laquelle les peines minimales obligatoires d’emprisonnement que prévoit le par. 95(2)  lorsque le ministère public opte pour la mise en accusation sont totalement disproportionnées, la restriction ne peut se justifier sur le fondement de la proportionnalité pour les besoins de l’article premier. Les peines minimales obligatoires d’emprisonnement prévues au par. 95(2)  sont donc inconstitutionnelles ».

Vie privée et lutte contre le terrorisme

En mars, l’ABC a comparu devant le Comité permanent de la sécurité pub­li­que et nationale pour exprimer ses opi­nions quant au projet de loi C-51, Loi anti­terroriste de 2015.

L’ABC a soutenu que le libellé du projet de loi souffrait d’incertitude et avait une portée excessive. Elle a en outre affirmé que le projet de loi ne contient pas un nombre suffisant de dispositions visant à la mise en place d’un régime de surveillance approprié des pouvoirs accordés au SCRS et qu’un grand nombre des actions couvertes par le projet de loi sont déjà illégales au regard de la législation pénale existante.

Aux termes du mémoire : « L’ABC appuie les mesures visant à améliorer la sécurité publique lorsqu’elles sont nécessaires, proportionnées et assorties de garanties suffisantes contre les abus ».

 

Placez la barre haute

Conférence juridique 2015 de l’ABC (CJABC).

Cette année, la CJABC vous propose tous les outils nécessaires afin de vous permettre d’« Élever votre carrière ». Ce thème servira de fil conducteur de la CJABC et sera au cœur des exposés de conférenciers, des activités de réseautage, et surtout, des séances de formation continue (FC). La CJABC, qui se tiendra à Calgary (Alberta), du 14 au 16 août, veut faire de vous de meilleurs juristes au moyen de nouvelles composantes. Alors, à quoi peut-on s’attendre à la CJABC de cette année? La programmation en matière de FC a subi des changements très intéressants : elle est axée sur l’acquisition de compétences qui vous seront utiles au quotidien, permettant ainsi à chacun et chacune d’entre vous d'y trouver son compte, indépendamment de votre domaine de spécialisation.

La FC à la CJABC met l’accent sur trois facettes essentielles de votre carrière en droit : la profession, la pratique et l’aspect personnel. Ainsi, les séances de FC aborderont divers sujets, notamment les défis que vous devrez affronter dès maintenant et à l’avenir, les façons de tirer le meilleur des ressources dont vous disposez et les moyens d’améliorer votre santé et votre bien-être comme juriste. La CJABC a comme objectif de vous aider à garder votre pertinence au fur et à mesure que le marché juridique évolue, en vous proposant des séances de perfectionnement interactives et pratiques qui sauront vous motiver.

La CJABC vous propose aussi tout un éventail de conférenciers de marque qui vous inspireront à rehausser vos compétences comme juristes et vous fourniront les moyens d’y arriver. Les séances agréées seront présentées sous le thème directeur de la CJABC. Par exemple, L’aventure du risque intelligent avec Michele Westlander-Quaid, évangéliste de l’innovation en chef chez Google, vous donnera un aperçu des rouages de l’une des entreprises les plus novatrices au monde. Cette séance précisera les moyens d'instaurer une culture d’innovation dans votre propre milieu de travail et de prendre des risques calculés pour vous donner une longueur d’avance.

Grâce à de nouvelles perspectives, vous pourrez reprendre votre travail avec vigueur et mettre à profit les nouveaux acquis qui vous permettront de mieux vous orienter au sein de la profession. 

Vous pensez participer à la CJABC? Jetez un œil sur le programme complet de formation continue et de conférenciers sur le site www.conferencejuridiqueabc.org.