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L’innovation, ça relève de qui ?

Une chose fort intéressante eu lieu le printemps dernier à Toronto. L&rsquo;Université Ryerson, qui n&rsquo;a pourtant pas de faculté de droit, a inauguré une &laquo;&nbsp;zone d&rsquo;innovation juridique&nbsp;&raquo;.</p> <p>

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Celle-ci s’ajoute aux autres « zones » de l’université, dont les thèmes vont de la mode aux solutions énergétiques urbaines. Administrée par un ancien procureur général de l’Ontario, la nouvelle zone possède des liens étroits avec le milieu juridique.

Les avocats savent que notre système juridique est imparfait, et en manque flagrant d’innovation.

Nous, avocats, le savons bien. Notre grogne envers le système juridique est bien connue, certes, mais nous jetons le blâme sur des causes externes pour tous nos problèmes, qu’il s’agisse des délais ou de l’inflation des frais juridiques. Sauf que personne ne dit qui devrait s’occuper de ces problèmes. Respectueux des règles, les avocats sont habitués à ce que le changement vienne d’en haut : les assemblées législatives modifient les lois, et les barreaux révisent leurs statuts.

Là où le bât blesse, c’est que les avocats chevronnés ont peu de raisons d’innover – les nouveaux modèles pourraient menacer leurs sources de revenus actuelles, même s’ils sont avantageux pour la collectivité. Les novices, eux, sont plus portés à agir; malheureusement, ils manquent d’expérience.

D’ailleurs, les facultés de droit se désintéressent généralement des progrès professionnels des diplômés. Elles sont là pour enseigner le droit, pas les affaires ou l’innovation.

En fin de compte, tous les acteurs du système de justice doivent coopérer. Les barreaux, universités et ordres professionnels autant que les provinces, entrepreneurs privés, experts en technologie et concepteurs.

Il faut laisser tout le monde s’exprimer, même ceux qui n’ont pas historiquement voix au chapitre. Notre système de justice doit être amélioré dans l’intérêt du public; innover pour innover ne profite à personne.

Nous sommes tous responsables de la réforme de notre système de justice. Ryerson a seulement eu la bonne idée de créer un espace pour rendre cette évolution possible.